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Lors d’un contrôle routinier à la prison de Rivière-des-Prairies en janvier 2018, l’agente carcérale Kathya Veilleux a fait une découverte surprenante en inspectant un manteau d’hiver. Ce qui semblait être un vêtement banal a révélé, à l’intérieur de sa doublure, des étiquettes cachant en réalité cent timbres de fentanyl.
Une saisie préoccupante
Selon l’agente Veilleux, cette doublure était d’une qualité de couture remarquable. Elle a déclaré : « Cent patches de fentanyl, ça fait des dommages. On est content de l’avoir saisi avant que ça rentre (en prison). » Avec quatorze ans d’expérience, elle a effectué plus d’une centaine de saisies, et sait à quel point la dangerosité du fentanyl est élevée, étant 20 à 40 fois plus puissant que l’héroïne et environ 100 fois plus fort que la morphine.
Le procès de Lise Destroismaisons
Le procès de Lise Destroismaisons, 74 ans, a débuté mercredi. Elle est accusée d’avoir tenté d’introduire ce fentanyl pour son fils, Dominique Héroux, alors incarcéré. Lors de sa visite, elle apportait trois sacs d’effets personnels, dont le manteau incriminé.
Les interrogations de la défense
Au cours du procès, l’avocat de la défense, Me François Létourneau-Prézeau, a soulevé des questions sur l’origine du manteau, suggérant que Lise Destroismaisons avait pu recevoir celui-ci d’une autre visiteuse. Cette dernière avait déjà été suspendue pour avoir introduit des objets interdits dans la prison. Kathya Veilleux a précisé que les saisies sont fréquentes et que d’autres substances pourraient également être introduites, comme des armes ou du tabac.
Les preuves et la décision de la juge
Après que la Couronne ait présenté ses preuves, la défense a demandé un non-lieu, arguant que les éléments présentés n’étaient pas suffisants pour justifier la poursuite. Me Létourneau-Prézeau a plaidé qu’il n’y avait aucune preuve que sa cliente était au courant de la présence de fentanyl. Cependant, le procureur de la Couronne, Jean-François Roy, a répliqué en soulignant que plusieurs éléments de preuve indiquaient que Destroismaisons avait effectivement introduit les sacs, y compris un document qu’elle avait signé, attestant qu’elle avait préparé elle-même ces sacs.
Perspectives du procès
La juge de la Cour du Québec, Betty Laurent, a décidé de poursuivre le procès, prenant en compte les preuves présentées. Elle a déclaré : « J’ai la preuve devant moi qu’elle rentre avec les trois sacs, qu’elle donne le manteau pour remettre à son fils. » Le procès continuera jeudi et vendredi, avec les témoignages attendus de Lise Destroismaisons et de son fils, Dominique Héroux.