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Malgré un contexte européen marqué par la prudence, Chypre maintient le cap sur la croissance. En 2025, les entreprises locales intensifient leurs efforts en matière d’investissement et d’innovation, témoignant d’une résilience économique remarquable face aux défis géopolitiques et énergétiques.
Une dynamique d’investissement soutenue par la résilience
Selon une récente enquête de la Banque Européenne d’Investissement (BEI), l’activité d’investissement à Chypre demeure vigoureuse. Contrairement à la moyenne de l’Union européenne où l’incertitude freine les initiatives, la quasi-totalité des entreprises chypriotes poursuivent leurs cycles d’investissement. Marek Mora, vice-président de la BEI, a souligné cette ténacité : « Les entreprises chypriotes continuent d’investir, de se numériser et de renforcer leur résilience, même dans cet environnement mondial difficile. »
Cette confiance est également relayée par le gouvernement. S’exprimant au nom du président Nikos Christodoulides lors des Keve Business Leader Awards, la sous-secrétaire à la présidence, Irini Piki, a affirmé qu’une économie « cohérente, fiable et résiliente » constitue un point de référence stable, permettant aux entreprises de planifier sur le long terme.
Innovation et économie 2025 : le défi de l’IA
L’innovation et la transformation numérique sont au cœur des stratégies privées, bien que le pays accuse encore un certain retard par rapport à ses partenaires européens. En 2025, le taux d’adoption des technologies d’intelligence artificielle (IA) par les entreprises chypriotes a atteint 9,27 %. Si ce chiffre marque une progression lente mais constante, il reste bien en deçà de la moyenne de l’UE, qui s’établit à près de 20 %.
Ce fossé numérique place Chypre devant des pays comme la Grèce, la Bulgarie ou la Pologne, mais loin derrière les leaders technologiques du bloc. Marek Mora interprète néanmoins l’engagement croissant envers l’IA comme le signe d’un secteur privé « tourné vers l’avenir ».
Transition énergétique : des efforts à intensifier
Sur le front environnemental, le bilan est mitigé. Au troisième trimestre 2025, Chypre figurait parmi les cinq derniers États membres en termes de part des énergies renouvelables dans la production d’électricité, devançant seulement la France, la Slovaquie, la Tchéquie et Malte.
Pour pallier ce retard et soutenir la transition verte, le gouvernement a lancé le programme de subventions « AHK+ ». Doté d’un budget de 5,5 millions d’euros, ce dispositif vise à remplacer les éclairages et climatiseurs énergivores par des équipements modernes à haute efficacité, ciblant aussi bien les entreprises que les ménages.
Stabilité financière et marché du travail
Les fondamentaux financiers de l’île demeurent solides. La Banque Centrale de Chypre (CBC) a annoncé le maintien de son coussin de fonds propres contracyclique à 1,5 %, effectif dès janvier 2026. Parallèlement, les réserves d’or de la banque atteignent une valorisation de 1,45 milliard d’euros.
Le marché du travail affiche des performances supérieures à la moyenne européenne en matière d’emploi, bien qu’une légère hausse du chômage ait été enregistrée en novembre. Eurostat note toutefois une « sous-utilisation de la main-d’œuvre » stable à 11 % pour le troisième trimestre 2025.
Coopération internationale et initiatives sectorielles
L’économie chypriote continue de s’ouvrir à l’international. Dans le secteur maritime, la société Island Oil a renforcé sa flotte avec l’arrivée du navire de soutage Ruby à Limassol, augmentant ainsi sa capacité opérationnelle. Sur le plan diplomatique et sécuritaire, Nicosia et Londres ont réaffirmé leur volonté d’élargir leur coopération dans les domaines de la défense et de la technologie lors d’une rencontre de haut niveau.
Enfin, l’association commerciale Chypre-Grèce a salué l’élection de Kyriakos Pierrakakis à la présidence de l’Eurogroupe, y voyant un honneur partagé pour la Grèce et Chypre, et un symbole du redressement économique de la région.