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L’Allemagne rejette l’emprunt commun européen proposé par Draghi

by Saliha
L'Allemagne rejette l'emprunt commun européen proposé par Draghi

L’Allemagne rejette l’emprunt commun européen proposé par Draghi

Dans un rapport alarmiste sur le décrochage économique de l’Union européenne, l’ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a ravivé l’idée des emprunts communs. Cette proposition vise à renforcer une Europe menacée dans la guerre économique, en particulier face aux États-Unis et à la Chine. Cependant, Berlin oppose un refus catégorique, rejetant la possibilité d’une mutualisation des dettes qui pourrait entraîner le retour d’une « crise de la dette ».

Position ferme de Berlin sur les finances publiques

Lors d’une intervention au parlement allemand, le ministre des Finances, Christian Lindner, a clairement énoncé la position de l’Allemagne, affirmant que « chaque État membre de l’UE doit continuer à assumer la responsabilité de ses propres finances publiques ». Il a fermement rejeté la proposition de Draghi pour de nouvelles dettes communes à l’échelle de l’Union européenne, soulignant que l’Allemagne doit être un modèle de discipline budgétaire.

La question de la responsabilité budgétaire a été soulevée quand M. Lindner a interrogé : « Quel effet cela aurait-il si l’Allemagne, en tant que plus grande économie de l’Union européenne, rompait délibérément le Pacte de stabilité européen? » Il a ouvert les débats sur le budget 2025 en réaffirmant que l’Allemagne doit respecter non seulement ses propres règles, mais également celles de l’Europe.

Les règles budgétaires en vigueur

Actuellement, l’Union européenne fixe une limite de déficit public à 3% du Produit intérieur brut (PIB) des États membres. L’Allemagne va encore plus loin en ayant intégré dans sa constitution la règle du frein à l’endettement, qui limite les emprunts à 0,35% de son PIB chaque année. Après une suspension due à la crise du Covid-19 et à la guerre en Ukraine, cette règle devrait être rétablie à partir de 2024, et plus particulièrement pour l’année 2025.

Le point d’ancrage de la stabilité en Europe

Dans son discours, Christian Lindner a insisté sur le fait que l’Allemagne se considère comme « le point d’ancrage de la stabilité, notamment en Europe ». Ce propos intervient alors que la Commission européenne a activé des procédures de déficit excessif contre plusieurs États membres, dont la France. M. Lindner, issu du parti libéral prônant l’orthodoxie budgétaire, a donné suite à la publication du rapport de Draghi, qui recommande de nouvelles dettes communes pour financer l’innovation, la transition verte et la défense.

Risque de crise de la dette

Le ministre a renouvelé son opposition à la mutualisation de la dette, une idée défendue par Mario Draghi. « La mutualisation des dettes peut conduire à un emprunt global trop élevé dans l’Union européenne, » a-t-il averti. Il a souligné la nécessité pour chaque État membre de continuer à prendre en charge ses propres finances publiques, avertissant que cela pourrait conduire à une « invitation à tous les autres pays » à laisser filer leur déficit, ravivant ainsi le spectre d’une crise de la dette akin à celle qui a jadis menacé la zone euro.

Au sein du gouvernement d’Olaf Scholz, l’adoption du budget 2025 a nécessité des négociations difficiles, évitant ainsi de justesse une crise grave au sein de la coalition formée par les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux, au pouvoir depuis fin 2021.

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