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Châteauroux : la plus grande boulangerie d’Europe face aux défis verts

par Sara
France

À Châteauroux, l’usine Harrys, reconnue comme la plus grande boulangerie d’Europe, fait face à d’importants défis liés à la décarbonation de son activité et au renouvellement de ses effectifs. Cette installation historique de Montierchaume, en périphérie de Châteauroux, dans l’Indre, incarne un pilier économique local tout en cherchant à s’adapter aux exigences contemporaines.

Un site industriel incontournable

Depuis plus de 50 ans, l’usine Harrys embaume la zone industrielle de Montierchaume avec l’odeur caractéristique des brioches fraîches. Chaque jour, des dizaines de camions viennent y charger les produits issus d’une production intense et presque saturée.

Cette entreprise française spécialisée dans la viennoiserie, employant 1 300 salariés sur le territoire national, a été acquise en 2007 par le groupe italien Barilla. Présente dans la région depuis 55 ans, elle constitue un acteur majeur de l’emploi dans le département de l’Indre.

« Nous sommes fiers de notre ancrage local », déclare Sébastien Machet, directeur du site, qui précise que 520 salariés travaillent directement à Châteauroux, ce qui confère à cette usine le titre de la plus grande boulangerie d’Europe.

Le site s’étend sur 35 000 m² et assure 75 % de la production nationale du groupe, incluant des produits emblématiques tels que le pain de mie sans croûte et les fameuses brioches aux pépites de chocolat.

Des brioches sur une ligne de production de l'usine Harrys à Montierchaume, le 29 avril 2025 dans l'Indre

Selon Gil Avérous, maire de Châteauroux, l’entreprise, bien que n’étant pas le premier employeur local, est le deuxième de l’agglomération et le sixième du département, soulignant son poids économique important.

Des pains sur une sur une ligne de production de l'usine Harrys à Montierchaume, le 29 avril 2025 dans l'Indre

L’usine fait également appel à des chauffeurs, des techniciens de maintenance et une centaine d’agriculteurs locaux pour se fournir en matières premières, intégrant ainsi un large tissu économique régional.

Cette activité est qualifiée d’« ADN de la ville » par le maire. Elle joue un rôle clé dans l’attractivité de l’agglomération de 43 000 habitants, particulièrement touchée ces dernières années par la fermeture de sites industriels historiques, tels que l’usine Impériales Wheels qui a supprimé 180 emplois en 2024.

Saturation et renouvellement des effectifs

Un des aspects remarquables de l’usine est la fidélité de ses salariés, majoritairement originaires de Châteauroux, avec une ancienneté moyenne de 40 à 42 ans. Cette stabilité pose cependant des défis liés au départ massif à la retraite, avec environ 20 départs chaque année.

Pour pallier ce renouvellement, un programme de transfert de compétences a été instauré, accompagné d’environ 20 embauches annuelles. Ce dispositif est soutenu par un budget de formation de 500 000 euros par an.

La production atteint sa capacité maximale, avec 65 000 tonnes de produits fabriqués annuellement sur huit lignes. L’une d’elles est aujourd’hui saturée, ce qui amène l’entreprise à envisager une augmentation du nombre de lignes dans les prochaines années.

« D’ici cinq ans, nous devrons réfléchir à une extension des lignes de production », explique Sébastien Machet, évoquant la possibilité d’agrandir l’usine grâce à la disponibilité foncière autour du site.

Une employée travaille sur une ligne de production de l'usine Harrys à Montierchaume, le 29 avril 2025 dans l'Indre

Transition écologique et investissement durable

Le groupe prévoit un investissement entre 35 et 40 millions d’euros, visant à moderniser le site et renforcer sa capacité de production. Ce projet constitue un enjeu majeur pour la ville et son maire, qui voit en cet investissement une opportunité précieuse.

Les syndicats, représentés notamment par Pascal Charlon de la CGT, accueillent favorablement ce projet. Selon lui, le dialogue social est constructif et les conditions de travail se sont nettement améliorées depuis les années 2010, marquées par un dernier conflit social important.

La priorité est désormais accordée à la réduction de l’empreinte carbone, un enjeu crucial dans le contexte actuel. Le coût énergétique annuel, combinant gaz et électricité, s’élève entre 5 et 6 millions d’euros. La flambée des prix il y a quatre ans a triplé cette facture.

Pour répondre à ces défis, un investissement de six millions d’euros est programmé sur deux ans afin d’installer des récupérateurs de chaleur, ce qui devrait permettre de réduire les émissions de CO2 de 1 000 tonnes.

Par ailleurs, l’usine s’engage à éliminer progressivement les composés perfluorés (PFAS), polluants persistants présents dans les moules à pain en téflon, en les remplaçant par des moules en céramique plus écologiques.

Des biroches sur une ligne de production de l'usine Harrys à Montierchaume, le 29 avril 2025 dans l'Indre

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source:https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20250507-a-ch%C3%A2teauroux-la-plus-grande-boulangerie-d-europe-aux-d%C3%A9fis-de-la-d%C3%A9carbonation-et-du-rajeunissement

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