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Fake News et Élections: La Désinformation à l’Américaine

par Sara
États-Unis

La désinformation est devenue un phénomène récurrent dans la couverture médiatique contemporaine, et les élections américaines en sont un exemple frappant. Récemment, un titre provocateur a circulé sur les réseaux sociaux : « Pour sauver la démocratie, Harris pourrait devoir voler une élection ». Ce titre, associé à *The Atlantic*, une des revues les plus anciennes et respectées des États-Unis, n’a jamais été publié par la revue. En réalité, l’article de *The Atlantic* était intitulé « Kamala Harris pourrait devoir arrêter le vol », faisant référence au rôle potentiel de la vice-présidente, en tant que présidente du Sénat, au moment du comptage des voix, pour empêcher un éventuel vol des élections par les conservateurs. Suite à cette diffusion mensongère, la direction de *The Atlantic* a dû publier un communiqué dénonçant cette manipulation.

Les fausses croyances sur les élections de 2020

Les fake news ont infiltré le paysage médiatique mondial depuis des années et les élections présidentielles américaines sont devenues un terrain de jeu privilégié pour leur propagation. Actuellement, environ un tiers des Américains croient que Joe Biden a été élu grâce à des fraudes électorales, une croyance qui atteint 68 % parmi les républicains. Malgré les plus de soixante recours judiciaires rejetés par les tribunaux et la validation des résultats par de nombreux responsables républicains, cette conviction reste inébranlable. Cette désinformation a conduit à des événements tragiques, comme l’assaut du Capitole le 6 janvier, où Donald Trump a affirmé, lors d’un rassemblement en Caroline du Nord, que « 82 % des Américains savent que les élections ont été truquées », sans aucune source pour étayer cette affirmation.

Désinformation autour des ouragans

Les récents ouragans Helene et Milton ont également été l’objet de nombreuses désinformations. Trump et ses alliés ont lancé des accusations sans fondement visant l’administration Biden/Harris. Ils ont affirmé que la FEMA, l’agence fédérale chargée des catastrophes, n’offrirait qu’une assistance de 750 dollars aux sinistrés, insinuant que le gouvernement fédéral saisirait leurs biens si ce prêt n’était pas remboursé. En réalité, ce montant n’est qu’un versement initial, et la FEMA évalue les besoins pour des aides complémentaires. De plus, des affirmations selon lesquelles les fonds auraient été détournés au profit des migrants et des guerres en Israël et en Ukraine s’avèrent également fausses. La FEMA dispose d’un fonds d’urgence spécifiquement destiné aux catastrophes naturelles, et il n’est en aucun cas utilisé pour des conflits à l’étranger.

Un phénomène complexe de désinformation

Il serait erroné de considérer que la désinformation est l’apanage exclusif de la droite. Des fausses informations circulent également parmi les démocrates, par exemple, l’idée que les crimes violents ont augmenté durant la présidence de Trump est inexacte. En réalité, ces crimes ont diminué entre 2016 et 2020, ne reprenant qu’avec l’éclatement de la pandémie. Cependant, la désinformation de la gauche semble être davantage orientée vers la critique de l’adversaire politique. La spécificité de Trump et de nombreux alliés réside dans leur capacité à créer un « monde parallèle », isolé de la réalité et de la vérité.

Manipulations et implications électorales

La désinformation a pris des formes variées, allant d’accusations sur des mesures extrêmes proposées par Harris à des théories du complot sur le contrôle des ouragans. Trump a été l’auteur de nombreuses déclarations mensongères, atteignant plus de 30 000 inexactitudes durant sa présidence, selon le *Washington Post*. Ce phénomène de désinformation est le résultat d’un environnement caractérisé par une polarisation extrême, un développement technologique rapide et le déclin des médias traditionnels. Les élections de 2024, tout comme celles de 2016 et 2020, risquent d’être une nouvelle occasion pour la désinformation de prospérer.

Interférences étrangères et fake news

Les rivaux des États-Unis, notamment la Russie, la Chine et l’Iran, ont également pris conscience de cette situation et un rapport de la National Intelligence indique que la Russie est à nouveau en tête des opérations de désinformation. Des canaux de désinformation utilisent des vidéos manipulées pour accuser des figures politiques, comme Kamala Harris, sans fondement. Ces vidéos, diffusées sur des plateformes comme X, ont atteint des millions de vues, témoignant ainsi de l’impact considérable de la désinformation sur l’opinion publique.

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