Home ActualitéMoody’s dégrade la note de la France : un avertissement sérieux

Moody’s dégrade la note de la France : un avertissement sérieux

by Sara
France

Lors d’une annonce surprise, l’agence de notation Moody’s a décidé de dégrader la note souveraine de la France d’un cran à Aa3 avec perspective stable, dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 décembre, le jour même de la nomination du nouveau premier ministre, François Bayrou.

Avertissement sur le déficit public

L’agence américaine, qui avait déjà assorti la note française d’une perspective négative en octobre, avait prévenu dès le vote de la censure du gouvernement de Michel Barnier, le 4 décembre, que cet événement pouvait avoir un impact *« négatif »* pour la note souveraine de la France.

*« Nous prévoyons que les finances publiques de la France seront considérablement plus faibles au cours des trois prochaines années par rapport à notre scénario de base du mois d’octobre »* en raison d’une *« fragmentation politique plus susceptible d’empêcher une consolidation budgétaire significative »*, écrit Moody’s pour expliquer cette annonce inattendue.

*« Il est désormais très peu probable que le prochain gouvernement réduise durablement l’ampleur des déficits budgétaires au-delà de l’année prochaine »*, estime-t-elle.

Bercy « prend acte »

Moody’s, qui situait la France jusque-là légèrement au-dessus d’autres agences de notation, rejoint à présent ses concurrentes : Standard & Poor’s classe la France au niveau AA− avec perspective stable, et Fitch au niveau AA− avec perspective négative. Le tout reflète cependant une bonne, voire haute, qualité de crédit.

Alors que Bercy ne semblait pas s’attendre à une nouvelle dégradation aussi rapide, le ministre des finances français démissionnaire, Antoine Armand, a dit, dans un message sur X, *« prendre acte »* de la nouvelle note annoncée par Moody’s. Selon lui, *« l’agence a mis en avant les récents développements parlementaires et l’incertitude actuelle qui en découle sur l’amélioration de nos finances publiques »*.

Prévisions de déficit public

Alors que le gouvernement Barnier misait sur un déficit public de 6,1 % du PIB cette année, et avait construit ses textes budgétaires sur la base d’un déficit public de 5 % en 2025, pour revenir sous la limite des 3 % tolérée par Bruxelles en 2029, Moody’s n’y croit pas. L’agence de notation anticipe un déficit public stagnant à 6,3 % du PIB en 2025, et toujours à 5,2 % en 2027.

Ainsi, au lieu de se réduire, la dette publique passerait de 113,3 % du PIB en 2024 à environ 120 % en 2027. *« Si la capacité d’endettement est depuis longtemps un atout relatif de la France en matière de crédit, cet atout s’érode par rapport à ses pairs bénéficiant d’une note similaire »*, observe Moody’s.

Bayrou et la situation financière

Antoine Armand a estimé, dans son communiqué, que la nomination de François Bayrou et *« la volonté réaffirmée de réduire le déficit »* apportaient *« une réponse explicite »* aux inquiétudes de l’agence de notation.

Michel Barnier et François Bayrou ont en effet montré une forte attention à ces questions lors de leur passation de pouvoir. Le désormais ancien chef du gouvernement a voulu transmettre un message solennel : *« On aurait tort d’oublier le déficit et la dette (…) faute de quoi ils se rappelleront brutalement à nous tous »*.

*« Nul plus que moi ne connaît la difficulté de la situation »*, lui a répondu M. Bayrou, rappelant avoir *« pris des risques inconsidérés dans* [sa] *vie politique pour poser* *la question de la dette et des déficits »*.

Jugeant qu’il s’agit d’un problème à la fois financier mais aussi *« moral »*, avec le poids que la dette fait peser sur les enfants, le nouveau premier ministre a promis que devant cette situation *« héritée de décennies entières »*, il aurait pour *« ligne de conduite »* de *« ne rien cacher, de ne rien négliger et de ne rien laisser de côté »*.

Moodys France | Moodys | France | Note Souveraine | Finance | Déficit Public | Politique

You may also like

Leave a Comment