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Face à l’évolution du contexte sécuritaire international, le secrétaire général de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), Mark Rutte, a lancé un appel urgent lors d’une conférence organisée par le think tank Chatham House à Londres ce lundi 9 juin. Il insiste sur la nécessité d’un « bond en avant » dans la dissuasion militaire de l’alliance, principalement en augmentant de 400 % ses capacités de défense aérienne et antimissile.
Un renforcement indispensable face à la menace russe
Selon Mark Rutte, l’Ukraine a démontré à quel point la Russie « sème la terreur par le ciel » en utilisant ses capacités aériennes pour instaurer la peur et semer le chaos. Il souligne que le risque persiste même après la fin du conflit ukrainien, rendant cruciale une modernisation et un renforcement massif des moyens de défense de l’OTAN. Il annonce que l’alliance doit également déployer « des milliers de véhicules blindés, des chars supplémentaires et des millions d’obus d’artillerie » afin de renforcer ses forces terrestres face à la menace russe.
Objectif de dépenses et coopération internationale
Ce contexte de vigilance accrue s’inscrit également dans le cadre d’un impératif de dépenses de défense. Le président américain Donald Trump avait déjà exigé des alliés que ceux-ci consacrent au moins 5 % de leur produit intérieur brut (PIB) à leur armée. Lors de la rencontre avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, Mark Rutte a proposé de voir cette somme découpée en deux parts : 3,5 % consacrés strictement à la défense et 1,5 % ajoutés pour couvrir d’autres aspects liés à la sécurité, comme la cybersécurité ou la protection des frontières.
Le sommet annuel de l’OTAN, prévu à La Haye les 24 et 25 juin 2025, pourrait entériner cet objectif de dépenses. Rutte précise que cette augmentation devra également se traduire par la livraison de milliers de véhicules blindés, de chars, et par la mise en place de nouvelles capacités logistiques afin d’accroître la rapidité et la quantité de déploiements.
Stratégie nationale et initiatives britanniques
Par ailleurs, le Royaume-Uni présente une nouvelle stratégie de défense pour renforcer la sécurité collective. Son gouvernement prévoit la construction de jusqu’à douze sous-marins nucléaires d’attaque, la création de six usines de munitions, et l’augmentation de ses investissements nucléaires à hauteur de 17,7 milliards d’euros. Le Premier ministre Keir Starmer a souligné que ces mesures permettraient à la Grande-Bretagne de faire face à la menace russe et de soutenir la posture de l’OTAN.
Réactions et tensions géopolitiques
Ce renforcement militaire de l’OTAN intervient dans un contexte de tensions accru avec la Russie, à laquelle Moscou a rapidement réagi en dénonçant une « démonstration d’agression » et une menace directe à sa sécurité nationale, selon Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin. La question de l’équilibre des forces au sein de l’alliance et de l’impact d’un tel effort de mobilisation reste au cœur des débats géopolitiques.
Le secrétaire général de l’OTAN, lui, insiste sur la nécessité d’un effort collectif pour faire face à ces défis. La réunion à Londres, avant le sommet de La Haye, manifeste la volonté de renforcer la crédibilité de la dissuasion face à une Russie qu’on considère désormais comme un « adversaire stratégique » à contenir à long terme.