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Politique et Business : Les Liaisons Dangereuses en France

by Sara
Politique et Business : Les Liaisons Dangereuses en France
France

Est-ce la face obscure de la « start-up nation » ? France 2 diffuse ce mardi soir un nouvel épisode de son émission « Cash Investigation », intitulé « Politique et business : les liaisons dangereuses ? ». La journaliste Élise Menand a enquêté sur les passerelles entre ces deux univers et les limites de la législation actuelle pour éviter certains abus. Pantouflage, ministre devenu lobbyiste, milliardaire influent… Voici trois moments importants de l’émission.

Des « pantouflages » en pagaille

Emmanuel Macron avait promis lors de sa première campagne présidentielle, en 2017, d’ouvrir le monde politique à la société civile. Mais que deviennent ces responsables après leur vie politique ? « Cash investigation » s’intéresse à ce qu’on appelle « le pantouflage » : le fait pour un ministre ou un haut fonctionnaire de l’Etat de rejoindre une entreprise privée. Ainsi, à la fin du premier quinquennat, « 51 ministres avaient quitté leur ministère et 26 d’entre eux occupaient une fonction dans le système privé lucratif », indique l’émission. Des noms comme Bruno Le Maire, Muriel Pénicaud, Olivier Véran, ou encore Christophe Castaner sont cités. « C’est deux fois plus que les ministres de François Hollande », note France 2.

Certains sont soupçonnés d’avoir utilisé leur ministère comme « tremplin » en s’appuyant sur leur précieux carnet d’adresses. Dix d’entre eux siègent désormais dans des conseils d’administration, comme Edouard Philippe chez Atos, qui a touché 71.500 euros en 2022 « pour avoir participé à une vingtaine de réunions ». De son côté, Florence Parly, l’ancienne ministre des armées, cumule sept conseils d’administration.

Cédric O, un lobbyiste à Bruxelles

« Cash investigation » s’intéresse particulièrement au cas de Cédric O. L’ancien secrétaire d’État chargé du Numérique de 2020 à 2022 est devenu lobbyiste pour Mistral AI, fleuron français de l’IA (intelligence artificielle) générative. Selon France 2, il a joué de son influence à Bruxelles lors des négociations sur l’IA Act, la loi européenne régissant l’intelligence artificielle sur le continent, afin que le texte soit plus favorable aux entreprises. Cela pose-t-il un risque de conflit d’intérêts ? Cédric O a été nommé en septembre 2023 par Elisabeth Borne au comité de l’IA générative, directement rattaché à Matignon, pendant les négociations sur l’IA ACT. L’émission interroge : « La position de la France a-t-elle été influencée par Mistral AI et quel a été le rôle de son co-fondateur, Cédric O ? »

Le cas Pierre-Edouard Stérin

France Télévisions évoque également une autre facette des liens entre business et politique : les hommes d’affaires qui tentent d’influencer le débat, en s’intéressant à Pierre-Edouard Stérin. Ce milliardaire conservateur n’hésite pas à investir des millions d’euros pour tenter d’amener la droite et l’extrême droite au pouvoir. « Cash investigation » revient sur le « projet Périclès » du fondateur des Smartbox, révélé par le quotidien L’Humanité.

Pierre-Edouard Stérin aurait ainsi déboursé « 150 millions d’euros sur dix ans » pour parvenir à ses fins, en ciblant des personnalités politiques ou en subventionnant des projets, comme l’école Politicae. « Il y a des règles : on n’a pas le droit de donner à un parti politique chaque année plus de 7.500 euros », rappelle Antoine Léaument. « Si jamais il a formé les candidats, il leur a financé du matériel, si tout ça est passé par autre chose qu’un parti, il y a un sujet », ajoute le député LFI interrogé dans l’émission. Le milliardaire, qui avait séché sa convocation devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, n’a pas répondu aux sollicitations de France Télévisions.

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