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Le ministère des affaires étrangères algérien a annoncé avoir reçu l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, le jeudi 6 mars, pour exprimer la gravité du projet de manœuvres militaires franco-marocaines, prévues en septembre, selon les autorités algériennes. Ces exercices conjoints sont perçus comme un acte de provocation à l’égard de l’Algérie, alimentant ainsi la crise actuelle.
Tensions diplomatiques exacerbées
La diplomatie algérienne a déclaré qu’elle ne manquerait pas de porter le climat de tensions entre les deux pays à un seuil supérieur de gravité. Selon Alger, ces manœuvres militaires sont programmées pour se dérouler à Errachidia, non loin de la frontière algérienne.
Les relations entre la France et l’Algérie traversent l’une des crises les plus graves depuis l’indépendance algérienne en 1962. Cette situation s’est aggravée depuis que le président Emmanuel Macron a exprimé son soutien en juillet à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le territoire disputé du Sahara occidental.
Multiplication des sources de tension
Les tensions, déjà déclenchées par la question du Sahara occidental, ont été ravivées par des événements récents, tels que l’incarcération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal en Algérie à la mi-novembre, ainsi que le refus d’Alger d’accueillir plusieurs ressortissants expulsés de France. De plus, un attentat meurtrier à Mulhouse, dont le principal suspect est algérien, a également contribué à cette escalade.
Le Sahara occidental, un vaste territoire désertique, riche en ressources, est anciennement une colonie espagnole. Il est de facto contrôlé à 80 % par le Maroc, mais reste considéré comme un territoire non autonome par les Nations unies. Ce conflit oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger, depuis près de cinquante ans.
Appel au dialogue
Emmanuel Macron a tenté, la semaine dernière, de désamorcer les tensions avec l’Algérie sur les questions migratoires. Il a pris la parole pour la première fois en plusieurs semaines et a appelé à un réengagement dans les discussions concernant les accords d’immigration entre les deux pays.