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La République démocratique du Congo (RDC) est de nouveau le théâtre de violences sexuelles dévastatrices, en particulier dans la région de Goma. Les récits de femmes ayant subi des abus pendant les conflits soulignent l’ampleur tragique de cette crise humanitaire.
Récits bouleversants à Chegera
*« J’ai des maux de ventre. La fièvre me monte au crâne »,* s’excuse Pascalis F. (pour des raisons de sécurité, les noms des femmes interrogées ont été anonymisés). L’agricultrice de 40 ans, avec des yeux embués, déglutit difficilement. Une petite foule s’est rassemblée autour du vieil arbre où elle s’est adossée, à l’entrée du village de Chegera. Ce hameau, situé à environ 50 kilomètres au nord de Bukavu, la capitale provinciale du Sud-Kivu, a été le théâtre d’un crime odieux le 14 février, lorsque des *« centaines d’hommes armés »* ont envahi la localité, venant de Kalehe, alors en proie à des combats intenses entre les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et les forces armées de la RDC (FARDC).
Des témoignages accablants
Ce matin-là, Pascalis F. et vingt-cinq autres femmes ont été victimes de viols collectifs par les assaillants. *« Trois hommes sont entrés chez moi. Ils m’ont intimidée avec leurs armes et sont passés à l’acte, »* témoigne cette mère de sept enfants, dont l’aînée écoute, le visage marqué par l’angoisse. *« Ils parlaient lingala, »* ajoute-t-elle.
Identités des agresseurs contestées
Des villageois affirment avoir *« reconnu des uniformes des FARDC, mais aussi d’autres tenues. Il y avait aussi des hommes armés en civil. »* Cette situation complexe soulève des questions sur l’impunité et la violence systémique qui frappent les populations civiles dans cette région instable.