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NB.1.8.1 : Un nouveau variant du SARS-CoV-2 soulève des inquiétudes

by Sara
NB.1.8.1 : Un nouveau variant du SARS-CoV-2 soulève des inquiétudes
Chine

Une étude récente menée par des chercheurs chinois met en lumière l’apparition d’un nouveau variant du SARS-CoV-2, nommé NB.1.8.1. Ce variant combine une infectiosité élevée à une capacité notable d’évasion du système immunitaire, ce qui en fait une menace potentielle pour devenir la prochaine souche dominante dans l’évolution du virus.

Coronavirus-Intestin (UnlimPhoto)

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Une nouvelle vague de variants sous surveillance

Des équipes scientifiques des universités de Pékin et Tsinghua, en collaboration avec le laboratoire de Changping, ont examiné six nouvelles variantes du SARS-CoV-2 : BA.3.2, NB.1.8.1, XFH, XFG, XEC.25.1 et LF.7.9. Parmi elles, la variante NB.1.8.1 retient particulièrement l’attention en raison d’un équilibre préoccupant entre une forte contagiosité et une capacité d’échappement immunitaire.

BA.3.2 : un mutant aux mutations nombreuses mais peu infectieux

La variante BA.3.2, malgré plus de 50 mutations identifiées, présente une faible capacité infectieuse. Sa protéine spike adopte une conformation dite « fermée », limitant son interaction avec le récepteur humain ACE2, essentiel à la pénétration du virus dans les cellules. Bien que résistante aux anticorps, cette caractéristique réduit son efficacité de propagation.

NB.1.8.1 : un cocktail viral particulièrement menaçant

Issue de la lignée XDV.1.5.1, la variante NB.1.8.1 se distingue par trois mutations majeures (Q493E, A435S, K478I) qui augmentent son affinité pour le récepteur ACE2. Contrairement à BA.3.2, elle se lie facilement aux cellules humaines tout en contournant partiellement les anticorps issus d’infections ou de vaccinations antérieures.

Des expérimentations en laboratoire, utilisant des pseudovirus, ont confirmé que NB.1.8.1 est l’une des souches du SARS-CoV-2 les plus infectieuses et résistantes testées jusqu’à présent.

D’autres variants préoccupants, mais moins aboutis

Les variants LF.7.9, XFG et XFH possèdent également des mutations favorisant l’évasion immunitaire, mais leur capacité à infecter les cellules est limitée par des mutations affaiblissant leur liaison au récepteur ACE2.

Par exemple, la variante XFH souffre d’une faible infectiosité liée à la mutation L335S, tandis que XEC.25.1 présente un profil plus équilibré sans toutefois représenter une menace immédiate comparable à NB.1.8.1.

Des méthodes d’analyse rigoureuses

Pour évaluer la dangerosité des variants, les chercheurs ont employé plusieurs techniques :

  • Tests de liaison au récepteur ACE2 pour mesurer la fixation des protéines spike au récepteur humain ;
  • Tests d’infectivité par pseudovirus pour simuler l’infection en conditions contrôlées ;
  • Tests de neutralisation utilisant le plasma de personnes vaccinées ou ayant été infectées.

NB.1.8.1 a démontré une résistance accrue aux anticorps neutralisants, avec des niveaux de neutralisation 1,5 à 1,6 fois inférieurs à ceux observés pour la souche LP.8.1.1.

Pourquoi NB.1.8.1 pourrait devenir dominant

La particularité de NB.1.8.1 réside dans son équilibre optimal entre évasion immunitaire et infectiosité. Contrairement à certaines variantes très mutées mais peu contagieuses comme BA.3.2, elle conserve un fort potentiel infectieux.

Cette variante est aussi résistante aux anticorps des classes 1, 2 et 4, ce qui remet en question l’efficacité de nombreux vaccins, notamment ceux à virus inactivé largement utilisés en Asie.

Propriétés fusogènes accrues et nouveaux récepteurs ciblés

Des données préliminaires issues d’une étude internationale à paraître suggèrent que NB.1.8.1 pourrait surpasser la variante Delta en termes de fusogénicité, c’est-à-dire sa capacité à fusionner les cellules infectées.

En outre, elle pourrait utiliser non seulement le récepteur ACE2, mais aussi d’autres récepteurs tels que les acides sialiques, gangliosides, laminine et protéoglycanes à sulfate d’héparane, élargissant ainsi son spectre cellulaire et potentiellement son champ d’infection.

Une alerte pour les autorités sanitaires

L’apparition de NB.1.8.1 marque une phase critique dans l’évolution du SARS-CoV-2. Face à cette menace, les systèmes de surveillance génomique doivent rester actifs et les autorités sanitaires envisagent d’adapter les formulations vaccinales, notamment à ARNm, bien que des questions subsistent sur leur efficacité et leur innocuité face à ce variant.

Si certaines variantes comme BA.3.2 ou XFG pourraient évoluer et devenir plus préoccupantes, NB.1.8.1 est déjà bien équipée pour dominer les prochaines vagues épidémiques. Un suivi scientifique constant et une anticipation des mutations futures sont indispensables pour limiter sa propagation.

source:https://infodujour.fr/sante/80282-nb-1-8-1-le-nouveau-variant-du-sars-cov-2-inquiete-la-communaute-scientifique

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