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Un procès terroriste anti-musulmans prévu pour 16 membres d’AFO
Seize membres du groupe anti-musulmans « Action des forces opérationnelles » (AFO) comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Paris. Ils sont soupçonnés d’avoir planifié des actions violentes ciblant la communauté musulmane en France.
Contexte du procès
Une juge d’instruction antiterroriste a ordonné, le 21 août, la mise en place d’un procès pour treize hommes et trois femmes accusés d’avoir préparé entre 2017 et 2018 des actions violentes contre les musulmans. Selon les éléments du dossier, la magistrate décrit AFO comme une « organisation hiérarchisée et structurée » ayant pour but de mener des « projets d’actions violentes concrètes dans des lieux symboliques tels que des mosquées » ou en ciblant des produits alimentaires halal.
Requalification des faits par le Pnat
Suivant les réquisitions du Parquet national antiterroriste (Pnat) de mai 2023, la juge a requalifié les faits, initialement considérés comme criminels, en faits délictuels. Cette requalification a pour effet de faire encourir une peine moins sévère aux seize accusés, qui seront donc jugés devant le tribunal correctionnel plutôt que devant la cour d’assises spéciale.
Cibles de groupes anti-musulmans
Les membres d’AFO sont principalement accusés d’association de malfaiteurs terroriste et de recherche d’armes, avec des implications variées. Parmi les nombreuses cibles que le groupe aurait envisagées, on trouve notamment des projets visant à « tuer 200 imams radicalisés », à cibler le rappeur Médine ou encore le prédicateur Tariq Ramadan. Des actions violentes telles que le jet de grenades dans des véhicules de personnes d’origine arabe ou encore l’explosion à distance d’une couscoussière ont également été évoquées.
Plans d’attaques spécifiques
Dans un document, la cellule francilienne d’AFO, particulièrement active, aurait projeté de faire « exploser » la porte d’une mosquée située à Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine, en se préparant à positionner des « tireurs à longue distance ». Il a également été mentionné que des membres du groupe pourraient utiliser des niqabs pour empoisonner de la nourriture halal dans les supermarchés en utilisant un composé toxique.
Profil des accusés et motivation idéologique
Les individus impliqués dans cette affaire, nés entre 1949 et 1986, présentent souvent un passé militaire ou un intérêt marqué pour les activités militaires. Au vue de leurs métiers actuels ou précédents, on retrouve un éventail de professions allant d’antiquaires à enseignants, en passant par téléopérateurs ou artisans.
La juge adopte dans son ordonnance l’analyse du Pnat qui rapproche AFO d’une « idéologie alimentée par l’assimilation du terrorisme jihadiste à l’islam en général, la crainte du grand remplacement, et une vision décliniste de la société française ». Le Pnat souligne par ailleurs que les personnes mises en cause ont largement contesté avoir eu l’intention de mener des actions violentes.
Contexte judiciaire et antécédents
Ces dernières années, plusieurs membres de groupes d’ultradroite ont été condamnés à Paris pour des actes similaires, soulignant la persistance de la violence idéologique dans le pays. Le procès à venir sera l’occasion de mieux comprendre les motivations et les objectifs de ces individus dans un contexte de tensions croissantes concernant la sécurité et la coexistence des différentes communautés en France.