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La crise en Ukraine connaît un tournant dangereux avec l’annonce, sans confirmation immédiate de Kiev, d’une offensive russe inédite dans la région de Dnipropetrovsk, située au centre-est du pays. Cette partie du territoire, qui inclut la capitale régionale Dnipro, est traditionnellement une zone plus stable, mais elle a été plus fréquemment ciblée par des frappes même avant cette opération, notamment en novembre dernier lorsque la Russie a tiré pour la première fois son missile expérimentale Orechnik sur la région.
Une offensive russe sans précédent
Selon un post publié sur Telegram par l’armée russe, les unités de la 90e division blindée auraient atteint la frontière ouest de la région de Donetsk, une région que Moscou considère comme annexée, tout en poursuivant leur avancée dans la région de Dnipropetrovsk. La prise du village de Zarya, dans cette région, a été également annoncée par Moscou, marquant une étape symbolique dans cette nouvelle étape du conflit. Ces mouvements sont considérés par certains analystes comme une tentative de désorganiser la défense ukrainienne, tout en incitant à une escalade dans cette zone stratégique vital pour l’économie et la stabilité régionale.
Le contexte stratégique et humanitaire
Près de trois millions de personnes vivaient dans cette région avant la guerre, dont un million dans Dnipro, qui a souvent été la cible de frappes meurtrières de drones et de missiles. La recentralisation des combats dans cette zone pourrait faire peser de nouveaux risques sur la population civile et compliquer davantage la situation déjà critique. La ville de Dnipro, qui sert également de refuge à de nombreux Ukrainiens fuyant les combats dans les régions orientales, a connu plusieurs attaques majeures, notamment en novembre 2024, où Moscou a tiré son missile Orechnik pour la première fois sur un site industriel militaire.
Les enjeux diplomatiques et militaires
Ce développement intervient alors que les négociations de paix, notamment à Istanbul sous l’égide de Washington, semblent bloquées. La Russie, qui a récemment qualifié la guerre d’« existentiel » pour son pays, refuse toute trêve immédiate et poursuit ses opérations militaires, accusant Kiev de faire obstacle à un échange de prisonniers prévu ce week-end. La Russie exige notamment le retrait de l’Ukraine de plusieurs régions et la renonciation à l’adhésion à l’OTAN, conditions jugées inacceptables par Kiev. La progression russe dans la région de Dnipropetrovsk pourrait atteindre des objectifs stratégiques, notamment mettre à mal le dispositif défensif ukrainien dans le Donbass, objectif prioritaire pour Moscou, selon Vladimir Poutine.
Les réactions et perspectives
Les autorités ukrainiennes n’ont pas confirmé cette avancée russe, mais ont déploré la perte de vies civiles consécutives aux frappes, notamment à Mejivska, où une personne a été tuée dans un bombardement. Les analystes militaires estiment que la Russie ne dispose pas de forces suffisantes pour une percée à grande échelle et soulignent que cette attaque comporte plus de risques que d’avantages pour Moscou, compte tenu des ressources limitées qu’elle peut mobiliser. Le général Oleksiï Kopytko a souligné ces limitations, mettant en doute la capacité russe à poursuivre une avancée significative dans cette zone jusqu’à présent considérée comme peu stratégique.