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Les ONG expriment leur scepticisme face aux annonces de Macron sur la protection des océans
Après l’annonce d’Emmanuel Macron concernant une limitation du chalutage de fond dans certains secteurs des aires marines protégées (AMP) françaises, de nombreuses associations environnementales restent très réservées quant à la portée réelle de ces mesures. Si certains, comme Oceana, saluent un « bon premier pas », d’autres, notamment Bloom, dénoncent un « statu quo » et un manque d’ambition difficile à qualifier autrement que d’ »imposture ».
Dans un entretien accordé à la presse régionale, le président français a évoqué un recul du chalutage de fond, technique de pêche qui racle le fond marin et perturbe gravement les écosystèmes sous-marins. Selon lui, cette pratique, qui avait été à l’origine de 17 000 heures de pêche dans les AMP en 2024, est à présent mieux encadrée dans la communication officielle. Cependant, pour plusieurs ONG, ce changement de ton ne se traduit pas encore par des actions concrètes et ambitieuses. Greenpeace déplore notamment le peu d’ambition affiché, soulignant qu’il faudrait interdire cette méthode dans 30 % des eaux protégées pour réellement limiter son impact écologique.
Une politique perçue comme insuffisante par la communauté écologique
Greenpeace insiste sur le fait que l’interdiction du chalutage de fond dans certaines zones ne garantit pas la protection stricte des écosystèmes marins, puisque la majorité des AMP en France autorisent encore la pêche et autres activités extractives. La pêche, qui est autorisée dans la majorité des zones protégées, fragilise davantage la biodiversité si elle n’est pas strictement encadrée ou interdite dans ces espaces sensibles.
Les ONG soulignent également que si Macron a cité l’AMP de Port-Cros, où le chalutage n’a jamais été pratiqué, cela ne constitue pas une véritable avancée, mais plutôt un exemple isolé. Oceana estime que la réelle interdiction du chalutage dans toutes les AMP permettrait de limiter efficacement les impacts néfastes sur la faune et la flore sous-marine.
Objectifs de protection maritime : un accent sur la protection forte du domaine français
Le président français a confirmé son engagement à atteindre l’objectif européen de protéger 10 % du domaine maritime français d’ici 2026, avec une mise en œuvre anticipée de quatre ans. Toutefois, à ce jour, seulement 2,6 % du territoire marin français bénéficient d’un niveau de protection maximale, la majorité de ces zones étant situées outre-mer.
Une critique majeure portée par Bloom est que cette gestion des AMP reste partielle, et que la mise en place d’aires protégées strictes est encore largement insuffisante pour préserver efficacement la biodiversité marine face aux activités industrielles et à la surpêche.
Les associations et ONG algorithmentent qu’à moins d’imposer des restrictions plus strictes, notamment l’interdiction de toutes activités extractives dans ces zones, l’impact sur la biodiversité sera limité. La mise en œuvre d’un cadre plus contraignant reste donc une priorité pour une meilleure préservation des océans français face aux défis écologiques actuels.