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Les airbags défaillants du fabricant Takata ont causé une nouvelle tragédie en France métropolitaine, relançant le débat sur les mesures de rappel nécessaires. La responsabilité de ces airbags a été confirmée dans la mort d’une femme de 37 ans, survenue lors d’un accident sur l’autoroute à Reims le 11 juin. L’explosion de l’airbag dans sa Citroën C3 de 2014 a entraîné des blessures graves, conduisant à son décès, selon le procureur de Reims, François Schneider.
Immobilisation des véhicules concernés
Le ministre des Transports, qualifiant la situation d’*« inacceptable et scandaleuse »*, a ordonné ce mardi l’immobilisation de toutes les Citroën C3 et DS3 nécessitant un remplacement d’airbags. Jusqu’à présent, certains conducteurs avaient été uniquement invités à faire remplacer leurs airbags sans interdiction d’utiliser leurs véhicules.
Un scandale mondial
Le scandale des airbags Takata secoue l’industrie automobile mondiale depuis 2014, obligeant de nombreux constructeurs à immobiliser des centaines de milliers de véhicules afin de remplacer ces dispositifs de sécurité. En raison d’un gaz qui se dégrade avec le temps, notamment dans les climats chauds et humides, ces airbags risquent d’exploser, causant des blessures graves voire mortelles.
L’accident de Reims représente le deuxième incident mortel en France métropolitaine lié à ces airbags, comme l’a confirmé le ministère des Transports. Avant cet événement tragique, le ministère avait enregistré 29 accidents ayant causé 11 décès en Outre-mer, où les airbags se détériorent plus rapidement, ainsi qu’un décès sur le continent fin 2023.
Actions de Citroën
Citroën a demandé l’immobilisation immédiate de tous les modèles C3 et DS3 encore équipés d’airbags Takata en Europe, quelle que soit leur année de production. Le directeur de Citroën, Xavier Chardon, a déclaré : *« Compte tenu du contexte, nous avons décidé de passer les véhicules en *“stop drive”* pour accélérer leur prise en charge et leur réparation. »* Cela concerne environ 441 000 véhicules en Europe, dont 82 000 en France.
Plus tôt dans la journée, Philippe Tabarot avait convoqué les dirigeants de Citroën pour discuter de cette mesure de sécurité. Lors de cette réunion, des préoccupations ont été exprimées concernant la réponse de l’entreprise face aux enjeux et risques encourus.
État des rappels
En février 2025, Citroën avait déjà demandé aux propriétaires de C3 construites entre 2008 et 2013 dans le nord de la France de ne plus conduire leur véhicule jusqu’à ce que l’airbag soit remplacé, dans le cadre d’une procédure *“stop drive”*. Pour les modèles fabriqués à partir de 2014, un rappel par lettre sans *“stop drive”* avait été lancé en mai 2025.
Sur plus de 690 000 Citroën C3 et DS3 équipées de ces airbags défaillants, 481 000 avaient été traités, représentant environ 69,7 % des véhicules concernés. Cependant, une lettre recommandée envoyée à la future victime a été retournée à l’expéditeur en raison d’une adresse incorrecte.
Les conséquences de l’accident
Le ministère a souligné que cet accident soulève des questions sur les analyses de risque menées par le constructeur. Un porte-parole de Stellantis a déclaré que *« nos analyses ne montraient pas de risque de dégradation au-delà de 2013 »*, ajoutant qu’une réévaluation de la situation était en cours pour prendre les mesures nécessaires.
Lors de l’arrivée des secours, la conductrice présentait de *« très graves blessures »* au visage, tandis que sa passagère arrière de 13 ans a été *« très légèrement blessée »*. L’airbag Takata a été *« éjecté du véhicule »* et retrouvé sur la route, avec une *« pièce métallique »* retrouvée dans le larynx de la victime. Elle a malheureusement succombé à ses blessures peu après.
Enquête ouverte
Le parquet de Reims a ouvert une enquête pour homicide involontaire et s’est dessaisi au profit du parquet de Paris, qui gère les procédures liées au dossier Takata au niveau national.