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Le festival Glastonbury 2025, l’un des événements musicaux estivaux les plus marquants du Royaume-Uni, a suscité une vive controverse après que certains de ses concerts ont été utilisés comme tribune pour des slogans politiques. Le public a exprimé son soutien à la cause palestinienne et rejeté l’armée israélienne, notamment lors des performances des groupes de rap « Popcaan » et « Kneecap ».
Pendant le concert du groupe anglais Popcaan, les spectateurs ont scandé des slogans tels que « Mort à l’armée israélienne » et « Libérez la Palestine ». Ces manifestations ont été diffusées en direct sur la plateforme numérique iPlayer de la BBC, provoquant de vives critiques de la part de politiciens et de médias britanniques. Ces derniers ont accusé la chaîne publique de permettre la diffusion de messages politiques qui divisent l’opinion.
Réactions officielles et controverse médiatique
En réponse à ces événements, Lisa Nandy, la ministre britannique de la Culture, a contacté Tim Davie, directeur général de la BBC, pour exiger des éclaircissements sur les contrôles effectués avant la diffusion du spectacle. Selon un porte-parole de la ministre, « les propos menaçants tenus par le groupe Popcaan à Glastonbury sont fermement condamnés ». La ministre a salué la décision de ne pas rediffuser ce show sur la plateforme iPlayer.
Lors de la prestation du groupe de rap irlandais Kneecap, sujet à un large débat politique avant le festival, des chants hostiles au Premier ministre britannique Keir Starmer ont été entendus, malgré l’annonce de la BBC de ne pas retransmettre leur concert en direct. Cette décision visait à éviter ce que The Guardian a qualifié de « parti pris politique » ou de sentiments pro-palestiniens manifestés dans leurs performances antérieures.
Kneecap a remercié les organisateurs, Michael et Emily Eavis, pour leur refus de céder aux pressions visant à annuler leur prestation. Le groupe a également salué le mouvement « Action for Palestine », actuellement confronté à des tentatives gouvernementales de le classer comme organisation interdite.
Diffusion différée et enjeux politiques
Bien que la BBC ait couvert la plupart des concerts du festival, elle a choisi de ne pas diffuser en direct la performance de Kneecap, annonçant qu’elle pourrait la proposer ultérieurement sur iPlayer. Cette mesure a été interprétée comme une volonté d’éviter d’aggraver la controverse politique.
Le groupe avait fait face à des critiques en raison de vidéos montrant ses membres scandant « Vive le Hamas, vive le Hezbollah ». Ils ont expliqué que ces scènes étaient une mise en scène théâtrale, précisant que le drapeau palestinien levé sur scène leur avait été lancé à leur insu.
Soutien artistique malgré les pressions
Plus de 30 responsables du secteur musical avaient signé une lettre appelant à l’exclusion de Kneecap du festival. Néanmoins, le groupe a reçu un soutien public de plus de 100 artistes, parmi lesquels Massive Attack, Pulb, Annie Mac ou Paul Weller.
Du festival de Coachella à Glastonbury
En avril dernier, Kneecap avait participé au festival de Coachella en Californie, où ils ont porté des messages accusant Israël de commettre un « génocide contre les Palestiniens » avec le soutien du gouvernement américain. Cette prise de position a déclenché aux États-Unis des appels à l’annulation de leurs visas, entraînant par la suite l’annulation de plusieurs de leurs concerts.