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Caritas, qui a pour mission la protection juridique des requérants d’asile en Suisse romande, exprime de vives inquiétudes concernant l’accélération des procédures d’asile. L’organisation souligne les limites du système et les conséquences potentielles d’une telle précipitation.
Une situation préoccupante
Boudry, situé dans le canton de Neuchâtel, abrite le seul centre fédéral d’asile (CFA) de Suisse romande. Cette accélération des procédures soulève de vives inquiétudes, notamment en ce qui concerne les délais qui pourraient devenir encore plus courts. Caritas alerte sur les dangers de cette situation et rappelle que le système a ses limites.
Les mesures en place et leurs conséquences
Depuis 2019, des mesures ont été mises en œuvre pour simplifier et accélérer le processus d’asile, incluant des délais inférieurs pour trancher les demandes. Cependant, Caritas s’inquiète de l’impact que cela pourrait avoir sur les personnes vulnérables. Bien que l’organisation soit mandatée pour fournir une représentation juridique, elle souligne que l’identification des personnes vulnérables est compromise par des délais de traitement réduits.
Caritas appelle à l’introduction d’examens de vulnérabilité préliminaires afin de mieux protéger les personnes en détresse, ainsi qu’à un meilleur échange entre les services médicaux et juridiques.
Réaction du SEM face aux critiques
En réaction aux préoccupations de Caritas, le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) défend l’efficacité des nouvelles procédures. Il assure que tous les requérants d’asile ont accès à des soins médicaux dès leur arrivée dans les centres fédéraux. Le SEM indique également qu’un examen médical optionnel est proposé pour détecter d’éventuels problèmes de santé.
La réalité des délais de traitement
Le SEM précise que la procédure dite de «24 heures» ne dure en réalité que 22 jours en moyenne. Avant 2019, la durée moyenne des procédures variait entre 250 et 466 jours. Depuis, la vitesse de traitement a été considérablement améliorée, visant à trancher sur 60 % des demandes d’asile dans un délai maximum de 140 jours.
Malgré ces efforts, le nombre de demandes d’asile en provenance du Maghreb demeure élevé, ce qui soulève de nouvelles questions sur l’efficacité du système.
Une tension au sein du débat politique
Les tensions entre Caritas et le SEM reflètent également des divergences politiques. Des élus comme Jacqueline de Quattro (PLR/VD) soulignent la nécessité de maintenir un équilibre entre les droits des requérants d’asile et les préoccupations concernant les abus potentiels du système. Elle insiste sur l’importance de reconnaître que l’asile est un droit réservé à ceux qui répondent à des critères spécifiques.