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La Cour de cassation française examinera le 4 juillet prochain la validité d’un mandat d’arrêt international visant Bachar el-Assad pour complicité dans des crimes contre l’humanité, alors qu’il était président de la Syrie. Cette décision pourrait remettre en question son immunité en tant qu’ancien chef d’État, selon des sources judiciaires.
Un mandat d’arrêt en question
La Cour de cassation, la plus haute instance judiciaire en France, tiendra une audience publique pour déterminer la légalité du mandat d’arrêt émis en novembre 2023 à l’encontre de Bachar el-Assad. Ce mandat est lié à des attaques chimiques attribuées à ses forces, ayant causé 450 blessés le 5 août 2013 à Adra et Douma, et plus de 1000 morts dans la banlieue est de Damas, en utilisant du gaz sarin, selon le renseignement américain.
Bien que le parquet national antiterroriste ait reconnu une probable implication d’Assad dans ces attaques, il a contesté la légitimité juridique du mandat, soutenant que l’ancien président jouissait d’une immunité en tant que chef d’État au moment de sa délivrance.
Contexte politique et demande de justice
Après la disparition d’Assad, qui a marqué la fin d’un règne de près de cinq décennies, la situation politique en Syrie a évolué. Ahmed al-Shara, le nouveau président en transition, a appelé la Russie à livrer Assad pour qu’il réponde de ses actes, insistant sur la nécessité de restaurer la confiance à travers des actions concrètes, notamment en matière de réparations et de reconstruction.
La France, par l’intermédiaire du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a souligné que le mandat d’arrêt ne représente pas seulement une démarche légale, mais fait partie d’une initiative plus large visant à mettre fin à l’impunité.
Les implications internationales d’un procès
Le rapport des organisations internationales sur les violations des droits de l’homme en Syrie a qualifié les actions d’Assad de crimes contre l’humanité, incluant détentions arbitraires, torture et disparitions forcées. Ces actes sont considérés comme des violations graves du droit international.
La situation judiciaire d’Assad pourrait également influencer les relations diplomatiques, notamment avec la Russie, qui lui a accordé asile. L’éventualité d’un mandat d’arrêt international pourrait le placer dans une position vulnérable, limitant sa capacité à voyager ou à mener des affaires internationales.
Perspectives futures et justice transitionnelle
Les experts en droit international soulignent que le mandat d’arrêt français pourrait encourager d’autres pays à agir contre les responsables de crimes de guerre. Bien que la Syrie ne fasse pas partie du Statut de Rome, il existe des possibilités pour que le dossier soit soumis à la Cour pénale internationale, notamment si le Conseil de sécurité de l’ONU intervenait ou si des États membres initiaient des poursuites basées sur la nationalité des victimes.
Les implications d’un procès pour Assad pourraient avoir des répercussions durables sur le paysage politique syrien et sur la responsabilité des dirigeants dans le cadre de conflits armés.