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Le Sud libanais relance ses marchés malgré la destruction

by Sara
Le Sud libanais relance ses marchés malgré la destruction
Liban

Reprise des marchés au Sud-Liban malgré la destruction

Le long des décombres des commerces détruits dans la ville de Mansouri, dans le district de Tyr au Sud-Liban, Mohammed Sarour a dressé sa nouvelle tente qu’il a transformée en petite épicerie. Il y vend des légumes et des produits alimentaires aux habitants de son village. Cette initiative fait suite à la destruction de son ancien commerce lors de la dernière guerre israélienne.

Bien que modeste, cette épicerie improvisée est devenue une nécessité vitale pour les résidents qui retournent au village, surtout dans un contexte où la majorité des magasins ont été détruits, rendant la vie presque impossible sans ces infrastructures.

Retour malgré de lourdes pertes

Mohammed Sarour confie à Al Jazeera Net : « J’ai perdu mon ancien magasin et ma maison en même temps. C’était une perte énorme. » Cependant, il n’avait pas d’autre choix que de revenir dans son village et de redonner vie au marché local. Il ajoute : « Nous sommes revenus après un déplacement forcé, et avons commencé à reconstruire notre vie. Nous avons appris la patience et reconstruit notre existence malgré les défis et les violations israéliennes persistantes. Cette simple tente aidera les habitants à subvenir à leurs besoins quotidiens, et nous continuerons ce travail quelles que soient les circonstances. »

Mohammed Zain, autre commerçant, possédait une boucherie et un magasin de volailles, qu’il a perdus complètement suite à une série de frappes israéliennes ciblant les commerces du village. Ses pertes sont estimées à plus de 30 000 dollars américains. Malgré cela, il n’a pas renoncé à revenir à Mansouri, où il a acheté une maison prête à l’emploi qu’il a transformée en nouveau magasin de volailles.

Zain souligne : « Ce magasin est essentiel pour ma famille et moi car c’est notre source de revenu. Il évite aussi aux habitants le déplacement jusqu’à la ville de Tyr pour leurs achats. Après la guerre, tous les commerces étaient détruits, mais nous avons décidé de continuer. Beaucoup d’autres commerçants ont pris la même décision, car la vie sans commerces fonctionnels est impossible. »

Ouverture de nouveaux commerces malgré les tensions sécuritaires

Malgré les violations israéliennes répétées et les attaques sporadiques dans certaines zones du Sud, plusieurs habitants ont décidé d’ouvrir de nouveaux établissements. Parmi eux, Mohammed Zain qui a récemment inauguré un magasin de vêtements sur la route principale reliant Tyr à Naqoura. Il déclare : « Nous savons que la situation n’est pas encore normale et que les risques persistent, mais nous ne pouvons pas abandonner. Nous devons continuer à affronter ces difficultés et prouver que cette terre peut accueillir ses habitants à nouveau. »

Hussein Melhem, propriétaire d’un ancien magasin détruit par les bombardements, est également retourné à Mansouri après l’annonce du cessez-le-feu pour ouvrir un nouveau commerce à proximité. À Al Jazeera Net, il confie : « Nous sommes revenus du milieu des décombres et avons recommencé. Nous comptons sur Dieu et restons attachés à notre terre. Ce magasin est ma source de revenu et sert les habitants de mon village, surtout ceux sans moyen de transport pour se rendre à Tyr. Nous essayons de fournir tout ce dont ils ont besoin autant que possible. »

Un besoin quotidien essentiel

Sur la route de Naqoura, Ibrahim Zain possède un magasin d’outils électriques et de matériaux de construction. Ce commerce avait été entièrement détruit lors de la guerre de juillet 2006, mais lui et ses frères l’ont reconstruit. Lors du dernier conflit, le magasin a été épargné, ce qui l’a encouragé à le rouvrir malgré le climat d’inquiétude.

Il explique : « Actuellement, les gens achètent chez nous des fournitures pour les réparations, car la reconstruction n’a pas encore commencé. La plupart réalisent des travaux simples comme réparer les salles de bain et les murs en vue de retourner chez eux. La présence d’un magasin dans une zone sinistrée est très importante car elle évite aux habitants de se déplacer jusqu’à Saïda, Beyrouth ou Tyr, ce qui leur économise des coûts supplémentaires. »

Le trafic sur la route Mansouri-Naqoura reste toutefois très faible à cause des destructions majeures dans les villages frontaliers. Cette situation impacte directement les commerces installés sur l’autoroute de Naqoura, qui dépendent principalement des habitants de ces villages.

Résilience malgré l’absence d’activité

Hassan Khashab, propriétaire d’un magasin de vente et réparation de pneus, affirme avoir été fortement affecté par la guerre et ses conséquences. Malgré la baisse d’activité, il a rouvert son commerce. Il dit : « Nous ouvrons et fermons le magasin sans réel travail. Le mouvement est très faible, mais nous sommes obligés de rester ouverts car nous devons nourrir nos enfants. »

Hassan Melhem, qui travaille dans la rénovation et la plomberie, est revenu dans son village pour aider les habitants à réparer leurs maisons endommagées. Il souligne l’importance des commerces : « Ces magasins nous font gagner du temps et des efforts, surtout avec la hausse des prix. Descendre en ville est devenu très coûteux. Les commerces vendant des équipements sanitaires et des matériaux de construction sont indispensables à cette étape. »

Une forme de résistance économique

Jamal Zabd affirme que la continuité de la vie nécessite la présence d’entreprises économiques actives. Il considère que la croissance démographique dans les villages impose la création de davantage de commerces pour atteindre l’autosuffisance.

Il ajoute que le retour des habitants malgré les conditions difficiles constitue une forme de résistance : « La ténacité des gens sur leur terre nous pousse à y rester attachés encore plus. Nous ne l’abandonnerons pas. Même si nos maisons sont détruites et nos récoltes perdues, nous reviendrons, cultiverons la terre et rouvrirons nos magasins. »

Bien que la situation sécuritaire au Sud-Liban ne soit pas encore pleinement stabilisée, les propriétaires d’entreprises insistent pour revenir dans leurs villages et redonner vie à leurs commerces. Ces établissements sont directement liés au quotidien des citoyens, qui gardent l’espoir d’un retour à la normale pour un Sud plus fort et déterminé.

source:https://www.aljazeera.net/ebusiness/2025/4/21/%d8%a7%d9%84%d8%ac%d9%86%d9%88%d8%a8-%d8%a7%d9%84%d9%84%d8%a8%d9%86%d8%a7%d9%86%d9%8a-%d9%8a%d8%b9%d9%8a%d8%af-%d8%a7%d9%84%d8%ad%d9%8a%d8%a7%d8%a9-%d8%a5%d9%84%d9%89

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