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L’UE et ses champions industriels: un avenir compromis?

by Sara
L'UE et ses champions industriels: un avenir compromis?
France, Europe

A coups de quotas et de dogmes, l’Union européenne nuit à ses propres champions industriels, comme Volvo ou BNP Paribas. Résultat : inefficacité, pertes financières… et appauvrissement collectif.

Impact des politiques européennes sur l’industrie

Entre l’impact des droits de douane et les coupures d’électricité après quinze années de transition forcée vers les énergies renouvelables, l’imposition d’une idéologie par le pouvoir politique se traduit de plus en plus visiblement par une perte d’efficacité… et par un appauvrissement général.

Les difficultés frappent désormais l’industrie automobile. Certes, les droits de douane y jouent un rôle, mais les décisions stratégiques prises par certains groupes sur fond d’illusions autour des voitures à batteries en sont une autre cause majeure.

Volvo face aux défis du marché électrique

Volvo, en particulier, voit sa rentabilité fortement affectée en raison des difficultés à écouler ses véhicules électriques. Le constructeur, majoritairement contrôlé par le groupe chinois Geely, a investi massivement dans les voitures à batteries, bien plus que la majorité de ses concurrents européens.

Un graphique publié par le think tank Transport & Environment montrait, à mi-2024, où en étaient les grands constructeurs par rapport aux quotas imposés par l’UE pour 2025. Tous – à l’exception de Volvo – produisaient encore trop de voitures thermiques. Volvo, de son côté, avait déjà dépassé les objectifs en matière de véhicules électriques.

Les conséquences sur la rentabilité

Cette surperformance n’est pas un hasard : elle découle d’un positionnement assumé, présenté aux actionnaires dès 2022, bien avant que les dirigeants du groupe commencent à en douter, fin 2024 :

« Il est maintenant bien établi que l’ère des voitures à moteurs va toucher à sa fin. Après une dépendance au pétrole depuis bien plus d’un siècle, les constructeurs de voitures entrent dans une nouvelle phase. Bien que l’introduction de voitures à batteries ait lieu progressivement, les constructeurs doivent à tout prix se fixer des objectifs pour en finir avec les voitures à moteurs. »

Mais début 2025, le groupe a vu ses marges fondre. Au premier trimestre, elles ont chuté de moitié en un an, tombant à 200 millions d’euros. Résultat : un plan d’économies de 1,7 milliard d’euros et l’arrêt de certains projets dans l’électrique ont été annoncés.

Les banques et leurs rigidités structurelles

Autre secteur en difficulté : les banques. Là aussi, la rentabilité se heurte à des contraintes idéologiques et réglementaires, notamment à cause d’un sureffectif hérité d’une époque révolue. Le secteur bancaire a migré vers le numérique, mais conserve un maillage physique (agences, guichets) et des effectifs qui ne correspondent plus aux usages actuels.

Les coûts fixes pèsent lourdement sur les résultats, alors même que la clientèle se tourne vers les services en ligne. Les contraintes réglementaires, les surcoûts liés aux procédures de licenciement et la peur des conflits sociaux empêchent les banques d’adapter leurs effectifs à la nouvelle réalité.

BNP Paribas en fait les frais : malgré un chiffre d’affaires en hausse, le titre a baissé en Bourse après la publication de ses résultats. La banque reste pénalisée par sa branche de détail, structurellement moins rentable. En revanche, sa division de financement et d’investissement (CIB) affiche une performance remarquable.

« La banque de financement et d’investissement a connu une croissance de 12,5 %, atteignant 5,28 milliards d’euros – un trimestre record. Les activités de marché (Global Markets) progressent de 17,3 %, portées notamment par les Equity & Prime Services (+42,1 %). L’activité FICC (obligations, devises, matières premières) progresse de 4,4 %, tirée par les activités macro. »

Mais tant que les banques ne pourront pas ajuster leurs effectifs à la baisse, elles resteront plombées par des structures inadaptées.

Hadrena : la croissance par l’offre et l’utilité

A contrario, les succès en Bourse proviennent souvent d’activités créatrices de valeur pour les consommateurs : baisse des prix, montée en qualité ou élargissement de l’offre.

Hadrena en est un bon exemple. Fondé en 2021, le groupe développe des espaces de loisirs – karting, bowling, escalade – et a déjà atteint les 200 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le projet est soutenu par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin, à l’origine des coffrets cadeaux Smartbox.

La stratégie de Hadrena repose sur le rachat d’acteurs dans le secteur du loisir. Elle profite d’une demande croissante, comme en témoigne aussi l’essor rapide des salles d’escalade en intérieur. Selon Union Sport & Cycle, leur nombre augmente de 10 % par an depuis cinq ans, avec 300 salles recensées début 2024.

Chaque nouvelle salle, chaque nouvel espace, apporte aux consommateurs une expérience supplémentaire – donc une forme de richesse.

Liberté de production et contraintes réglementaires

La création de richesse repose sur la liberté d’entreprendre, d’innover, de produire ce que les consommateurs veulent. En revanche, les quotas, les taxes, les barrières aux licenciements et les autres formes de coercition produisent l’effet inverse : cela freine l’adaptation, réduit l’efficacité et appauvrit l’économie dans son ensemble.

Qu’il s’agisse de la transition énergétique, de la digitalisation du secteur bancaire ou du développement du loisir, ce sont les choix libres et rationnels des acteurs économiques – entrepreneurs, investisseurs, consommateurs – qui créent de la valeur. L’interventionnisme rigide, lui, ne fait que la détruire.

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