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Les prix de l’or ont reculé, les investisseurs réalisant leurs profits après une flambée proche de leurs plus hauts niveaux en deux mois. Cette montée était principalement provoquée par les échanges intenses de tirs entre Israël et l’Iran, qui ont ravivé les craintes d’un conflit régional plus large.
Le cours de l’or au comptant a ainsi chuté de 0,42 % en début de séance, s’établissant à 3418,17 dollars l’once, après avoir atteint son plus haut niveau depuis le 22 avril. Parallèlement, les contrats à terme américains sur l’or ont également diminué de 0,59 %, pour s’échanger à 3432,80 dollars.
Contexte géopolitique et réactions sur le marché de l’or
Selon Kelvin Wong, analyste principal pour la région Asie-Pacifique chez OANDA, « l’augmentation du risque géopolitique due au conflit entre l’Iran et Israël accentue la demande d’or en tant que valeur refuge ». Il souligne que le prix de l’or a franchi la barre des 3400 dollars, maintenant une tendance haussière à court terme, avec une résistance identifiée à 3500 dollars et la possibilité d’un nouveau sommet au-delà.
Le conflit a vu de nouvelles attaques les dimanche, causant des victimes civiles et alimentant la peur d’une escalade. Les deux armées ont exhorté les civils à se préparer à d’éventuelles nouvelles frappes. De son côté, le président américain Donald Trump a exprimé l’espoir d’un cessez-le-feu tout en reconnaissant que certaines situations nécessitent des affrontements jusqu’au bout.
L’or est traditionnellement un refuge en période d’incertitude géopolitique et économique.
Perspectives économiques et politique monétaire
Cette semaine, les investisseurs attendent plusieurs décisions de politique monétaire des banques centrales, notamment celle de la Réserve fédérale américaine prévue mercredi. Le consensus prévoit un maintien des taux d’intérêt par la Fed, mais les marchés scrutent toute indication d’une possible baisse dans les mois à venir.
En ce qui concerne les autres métaux précieux :
- La hausse de l’argent au comptant est de 0,38 %, s’établissant à 36,44 dollars l’once.
- Le platine a progressé de 1,24 %, à 1246,41 dollars.
- Le palladium a augmenté de 1,54 %, atteignant 1047,60 dollars.
Fluctuations du pétrole dans un contexte tendu
Le marché pétrolier a connu d’importantes fluctuations après une hausse de 7 % vendredi dernier. La reprise des frappes militaires entre Israël et l’Iran pendant le week-end a ravivé les inquiétudes sur une extension du conflit et un risque de perturbations majeures des exportations de pétrole depuis le Moyen-Orient.
Les contrats à terme sur le Brent et le WTI ont bondi de plus de 4 dollars le baril avant de céder une partie de leurs gains. Lors des dernières transactions, le Brent a reculé de 21 cents (-0,28 %) à 74,02 dollars, tandis que le WTI a baissé de 14 cents (-0,18 %) pour s’établir à 72,77 dollars.
La semaine précédente, ces deux références avaient enregistré une progression de 7 %, après un bond de plus de 13 % en séance, atteignant ainsi leurs niveaux les plus élevés depuis janvier.
Analyse des risques sur le marché de l’énergie
Harry Chelingirian, responsable de la recherche chez Onyx Capital Group, a déclaré : « Tout dépendra de l’évolution du conflit et de son impact sur les flux énergétiques. Jusqu’à présent, la production et les exportations sont maintenues, et l’Iran n’a pas tenté d’entraver le passage du pétrole par le détroit d’Ormuz. Mais il est impossible de prévoir la trajectoire du conflit. »
Des missiles iraniens ont frappé lundi Tel-Aviv et Haïfa, causant des destructions de logements et suscitant une inquiétude mondiale, notamment chez les participants au sommet du G7 cette semaine, qui redoutent une extension du conflit.
Les échanges de tirs entre Israël et l’Iran dimanche ont fait des victimes civiles, et les deux armées ont appelé leurs populations à prendre des précautions en vue d’éventuelles nouvelles attaques.
Le détroit d’Ormuz, point névralgique des tensions
La question centrale est de savoir si ce conflit va provoquer des perturbations dans le détroit d’Ormuz, par lequel transite environ un cinquième de la consommation pétrolière mondiale, soit entre 18 et 19 millions de barils par jour de pétrole, condensats et carburants.
Les marchés surveillent également d’éventuels impacts sur la production iranienne à la suite des frappes israéliennes contre des infrastructures énergétiques. Selon Toshitaka Tazawa, analyste chez Fujitomi Securities, une menace accrue sur le blocus du détroit pourrait entraîner une hausse importante des prix.
L’Iran, membre de l’OPEP, produit environ 3,3 millions de barils par jour et exporte plus de 2 millions de barils de pétrole et carburants chaque jour.
Les capacités excédentaires des autres producteurs d’OPEP+ seraient proches du volume produit par l’Iran, pouvant compenser une interruption éventuelle.
Impact sur les marchés asiatiques
Richard Gozwick, chef de l’analyse pétrole à court terme chez S&P Global Commodity Insights, a précisé dans une note : « En cas de perturbation des exportations iraniennes, les raffineries chinoises, principaux acheteurs du pétrole iranien, devront se tourner vers d’autres fournisseurs dans la région et vers le pétrole russe. Cette situation pourrait aussi augmenter les coûts de transport et les primes d’assurance des pétroliers, affectant les marges bénéficiaires des raffineries, particulièrement en Asie. »
Par ailleurs, les données officielles chinoises ont révélé lundi une baisse de la production pétrolière brute de 1,8 % en mai par rapport à l’année précédente, atteignant son plus bas niveau depuis août. Cette diminution résulte des opérations de maintenance dans les raffineries publiques et privées.