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Le récent vote du Sénat français sur la proposition de loi visant à instaurer une taxe appelée « Zucman » sur le patrimoine des ultra-riches a marqué une étape importante dans le débat sur la fiscalité des plus fortunés. Portée par les écologistes et déjà adoptée à l’Assemblée nationale, cette mesure vise à faire payer au moins 2 % du patrimoine à tous les contribuables détenant plus de 100 millions d’euros.
Un mécanisme ciblé pour taxer les ultra-riches
Proposée par l’économiste Gabriel Zucman, cette taxe aurait permis de générer environ 20 milliards d’euros par an, selon ses estimations. Elle concernerait près de 1 800 foyers en France, qui détiendraient collectivement une proportion significative de leur richesse. L’objectif principal est de lutter contre l’évasion fiscale spécifique à cette catégorie, souvent capable de structurer leur patrimoine afin d’échapper à certains impôts.
Le rejet du Sénat et la position du gouvernement
Le verdict du Sénat, dominé par une alliance droite-centristes, a été sans surprise : la majorité des sénateurs, 188 voix contre 129, a rejeté la proposition. Cette position s’aligne avec celle du gouvernement, qui estime que cette mesure serait « confiscatoire » pour les ultra-riches et pourrait encourager leur exil fiscal. Selon eux, une telle taxation risquerait de fragiliser la compétitivité économique du pays en dissuadant ces contribuables de rester ou d’investir en France.
Les enjeux économiques et politiques
Ce refus intervient à un moment où la question de la justice fiscale est au centre du débat public. La proposition Zucman souhaitait également répondre à une logique de justice sociale en rendant davantage contributives les personnes disposant de patrimoines les plus importants. Cependant, ses opposants craignent qu’elle ne provoque un exode des contribuables les plus riches vers des pays à fiscalité plus favorable, ce qui pourrait réduire les recettes fiscales à long terme.
Un contexte européen et mondial
À l’échelle internationale, Gabriel Zucman a déjà présenté cette mesure à l’agenda du G20, insistant sur l’urgence d’instaurer une fiscalité plus équitable pour lutter contre l’évasion fiscale transfrontalière. Si la France a pour l’instant bloqué cette initiative, d’autres pays explorent des formes de taxation sur les ultra-riches, dans un contexte de réformes fiscaux globalisées.