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Crise calédonienne : le leader indépendantiste Christian Tein appelle à une sortie pacifique et résolue
Quelques jours après sa libération, Christian Tein, figure emblématique du mouvement indépendantiste kanak et président du FLNKS, a pris la parole pour appeler à désamorcer la crise qui secoue la Nouvelle-Calédonie depuis plusieurs mois. Son intervention, marquée par une volonté de dialogue et de pacification, intervient dans un contexte marqué par des émeutes ayant causé d’importants dégâts et ayant laissé plusieurs morts en mai 2024.
Une intervention marquée par la volonté de paix
Lors d’une conférence de presse à Montpellier, Christian Tein a réaffirmé avoir toujours eu une démarche pacifique, malgré les événements violents de l’année. « Je suis terriblement triste pour mon pays, et jamais je n’aurais imaginé que la situation dégénérer de cette manière », a-t-il déclaré, évoquant la colère et la frustration qui ont alimenté ces violences. Il a insisté sur le fait que son combat a toujours été encadré par l’accord de Nouméa (1998), qui a permis une progression vers l’autonomie, et qui prévoit trois référendums d’autodétermination.
Un regard critique sur la gestion du conflit et la justice
Christian Tein a également évoqué sa mise en examen dans le cadre de l’enquête sur les émeutes, notamment pour des accusations de vol en bande organisée, de malversation et de complicité de tentative de meurtre. « Je continue de contester l’ensemble des charges qui me sont reprochées », a-t-il affirmé, dénonçant le traitement réservé lors de son transfert en métropole, où il a passé près d’un an à l’isolement. La polémique porte aussi sur les propos du gouvernement français, notamment ceux de Gérald Darmanin, traitant Tein de « mafieux et de voyous », des accusations que ses avocats jugent totalement infondées.
Les tensions autour de l’indépendance et la voie à suivre
Le leader kanak a souligné que malgré la victoire du « non » lors des référendums, notamment le dernier boycotté, la question de l’indépendance reste au cœur du débat. La crise a été particulièrement exacerbée par la réforme du corps électoral, adoptée en 2024, qui a cristallisé les divisions entre loyalistes et indépendantistes, donnant lieu à des émeutes meurtrières. Christian Tein milite pour une sortie « par le haut » et un chemin de dialogue avec l’Etat français pour ouvrir la voie à une possible souveraineté, afin d’éviter un cycle de violences et d’instabilité régulier.
Plus que jamais, Christian Tein insiste sur la nécessité pour la classe politique calédonienne et les responsables français de privilégier la sérénité et le dialogue, plutôt que l’affrontement ou la criminalisation. Son souhait : que la parole donnée par la France retrouve sa crédibilité, au moment où l’île cherche un nouveau cap pour son avenir.