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Le député socialiste Jérôme Guedj réaffirme son point de vue sévère sur la relation entre le Parti socialiste (PS) et La France insoumise (LFI), jugeant leur divorce « inéluctable » et désormais consommé. Au cœur de ce bras de fer, des tensions ravivées par des affrontements récents lors de manifestations contre l’islamophobie et celles du 1er Mai, où Jérôme Guedj a été pris à partie.
Jérôme Guedj, ancien proche de Jean-Luc Mélenchon au sein du PS, exprime publiquement cette rupture profonde qu’il vit au quotidien. Invité sur France 5 le 5 mai, il a confirmé que cette séparation est désormais actée, évoquant les récents événements où il a été bousculé, notamment lors du défilé parisien du 1er Mai et d’un rassemblement contre l’islamophobie.
Une montée des tensions exacerbée par des confrontations publiques
Les incidents récents rappellent une série de conflits qui se sont multipliés ces derniers mois, notamment à propos de la guerre au Proche-Orient. Le député de l’Essonne a critiqué la réaction de LFI aux attaques du Hamas du 7 octobre 2023, tandis que Jean-Luc Mélenchon a, de son côté, évoqué la confession juive de Jérôme Guedj sur son blog, alimentant la polémique.
Pour Guedj, le fossé idéologique et politique avec les Insoumis est devenu insurmontable, malgré leur alliance lors des législatives de 2022 sous la bannière de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (Nupes). Lors des législatives anticipées de 2024, il s’est présenté sans le soutien du Nouveau Front Populaire, refusant ainsi de faire campagne aux côtés des Insoumis.
« Flatter les passions tristes » : un avertissement sur la radicalisation
Le député critique vivement certaines prises de parole lors du rassemblement contre l’islamophobie du 25 avril, organisé après le meurtre d’Aboubakar Cissé dans une mosquée du Gard. Il dénonce notamment les appels à la création de « brigades de défense autonome », une rhétorique qu’il juge porteuse d’un « séparatisme assumé » et d’une « confrontation dans la société ».
Il cite Ritchy Thibault, collaborateur de la députée LFI Ersilia Soudais, qui a tenu ces propos, et interpelle : « Ceux qui pensent qu’ils vont être plus audibles en flattant ces passions tristes ou cette radicalisation, c’est dangereux et on a toutes les raisons de ne plus rien avoir à faire avec eux. »
La réaction de LFI et la fracture idéologique à gauche
Face à ces accusations, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a tenu à se dissocier des actes violents. Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, a appelé les médias à ne pas leur attribuer des comportements qu’ils ne soutiennent pas, précisant : « Nous ne sommes pas d’accord avec le fait que l’on règle des désaccords politiques ainsi. »
Le différend ne se limite plus à Jérôme Guedj. Il reflète un désaccord plus large sur la stratégie politique vis-à-vis du gouvernement de François Bayrou, notamment autour de la censure du Premier ministre, que LFI reproche au PS de ne pas avoir soutenue. Cette fracture illustre des visions opposées en vue de l’élection présidentielle à venir.
Des voix divergentes pour l’avenir de la gauche
Malgré cette rupture apparente, certains acteurs à gauche ne veulent pas exclure LFI de la future équation politique. Des figures comme Clémentine Autain, ancienne insoumise, ou Marine Tondelier, secrétaire nationale des écologistes, militent pour une démarche commune de la gauche avant la présidentielle de 2027.
Ces positions témoignent des débats encore ouverts sur la manière d’unir ou non les différentes forces progressistes dans le paysage politique français.