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Un barrage de missiles iraniens a touché plusieurs sites en Israël, causant des dégâts dans un hôpital du sud du pays. En réponse, Israël a frappé le réacteur nucléaire à eau lourde d’Arak en Iran, dans une escalade militaire qui dure désormais depuis sept jours consécutifs.
Bilans des attaques et impacts sur les infrastructures
Selon le ministère israélien de la Santé, au moins 240 personnes ont été blessées lors des attaques iraniennes, dont quatre dans un état grave. La majorité des victimes présentent des blessures légères, avec 70 personnes soignées au Centre médical Soroka à Beersheba, dans le sud d’Israël. L’Iran a indiqué que la cible visée était un site militaire lors de ce raid.
Les projectiles iraniens ont touché au moins six autres localités, notamment Tel Aviv et ses districts de Holon et Ramat Gan, d’après les médias locaux.
Réponse militaire israélienne et cible nucléaire iranienne
L’armée israélienne a déclaré que ses avions de chasse ont frappé plusieurs sites en Iran, dont Natanz et le réacteur nucléaire à eau lourde, anciennement appelé Arak et désormais nommé Khondab. Le cœur de l’attaque visait la structure scellant le cœur du réacteur, un composant clé dans la production de plutonium.
Les médias iraniens ont rapporté que les défenses aériennes ont été activées dans la zone du site nucléaire de Khondab, où deux projectiles se sont écrasés à proximité.
Des responsables ont indiqué à la télévision d’État iranienne que des évacuations avaient eu lieu avant les frappes, sans détection de risque radiologique ni de victimes. Aucun dégât n’a été mentionné.
Confusion autour de la frappe sur la centrale de Bushehr
Un porte-parole militaire israélien a affirmé que des avions avaient attaqué la centrale nucléaire de Bushehr sur la côte iranienne du Golfe, selon l’agence Reuters. Cependant, un autre responsable militaire israélien a qualifié cette déclaration d’« erreur » et n’a pas confirmé ni démenti la frappe sur cette installation.
Contexte et intensification du conflit
Cette escalade survient sept jours après qu’Israël a lancé une attaque majeure sur les installations militaires et nucléaires iraniennes, tuant des hauts responsables militaires et des scientifiques nucléaires de premier plan. L’Iran a riposté par une vague de missiles visant Israël, élargissant rapidement le conflit aux zones résidentielles ainsi qu’aux infrastructures pétrolières et gazières.
Plusieurs centaines de missiles et de drones iraniens ont été lancés sur Israël, la majorité d’entre eux ayant été interceptés par les défenses aériennes israéliennes à plusieurs couches.
Conséquences de l’attaque sur l’hôpital et mobilisation israélienne
Le Centre médical Soroka, doté de plus de 1 000 lits et desservant environ un million d’habitants du sud d’Israël, a fait état de « dommages étendus » dans plusieurs secteurs de l’hôpital. La salle des urgences traite plusieurs blessures mineures. L’établissement a fermé ses portes aux nouveaux patients, sauf pour les cas mettant la vie en danger.
Depuis une semaine, plusieurs hôpitaux en Israël ont activé leurs plans d’urgence, transformant notamment des parkings souterrains en étages hospitaliers et déplaçant les patients, en particulier ceux sous respirateurs ou difficilement transportables, en zones protégées souterraines.
Démarches politiques et menaces
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a averti les dirigeants iraniens qu’ils paieraient « un lourd tribut » pour ces attaques. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a menacé d’éliminer le Guide suprême iranien, l’Ayatollah Ali Khamenei, déclarant : « Une telle personne ne devrait pas exister. »
Analyse et réaction iranienne
L’agence de presse iranienne IRNA a affirmé que la cible principale de l’attaque à Beersheba était le grand quartier général du Commandement et du renseignement de l’armée israélienne (C4I) ainsi que le camp de renseignement militaire dans le parc technologique Gav-Yam, voisin du centre médical Soroka. Elle a précisé que l’hôpital avait subi uniquement des dommages mineurs dus à l’onde de choc.
Une forte censure militaire en Israël empêche la divulgation publique d’informations sur les sites à haute sensibilité, notamment militaires et de renseignement. Selon les médias israéliens, un bâtiment sensible à côté de l’hôpital a subi d’importants dégâts.
Ori Goldberg, commentateur politique israélien, a expliqué à Al Jazeera que les autorités israéliennes mettent l’accent sur l’attaque de l’hôpital pour envoyer un message selon lequel les Iraniens ciblent aussi des établissements de santé. Il a ajouté que des infrastructures militaires sensibles sont en effet très proches de l’hôpital, car Israël installe souvent ses quartiers généraux au cœur de quartiers civils.
Déclarations et couverture des médias iraniens
La télévision d’État iranienne a confirmé l’attaque du site d’Arak, assurant qu’« il n’y a aucun danger radiologique ». Un journaliste en direct depuis la ville voisine de Khondab a affirmé que le site avait été évacué et qu’aucun dommage n’avait été détecté dans les zones civiles autour du réacteur.
Israël avait prévenu plus tôt dans la matinée qu’il allait frapper cette installation et avait appelé la population à évacuer la zone. Selon l’armée israélienne, les frappes visaient également Téhéran et d’autres régions en Iran, sans plus de précisions.
Réactions internationales et bilan humain en Iran
Le jour précédent, Khamenei avait rejeté les appels américains à la reddition et averti que toute intervention militaire des États-Unis dans ce conflit causerait « des dommages irréparables ». Un groupe iranien de défense des droits humains basé à Washington a déclaré qu’au moins 639 personnes, dont 263 civils, avaient été tuées en Iran lors de la semaine d’attaques aériennes, avec plus de 1 300 blessés.
De leur côté, l’Iran a tiré environ 400 missiles et envoyé des centaines de drones contre Israël, tuant au moins 24 personnes et blessant des centaines d’autres.