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Israël a imposé un blocus total sur la Cisjordanie occupée, fermant les accès à de nombreuses villes et villages par des barrières en fer et des obstacles en béton, au moment même où ses frappes aériennes sur l’Iran se poursuivent.
Ce siège israélien, qui dure depuis trois jours consécutifs, a vu une intensification des opérations militaires dans les territoires palestiniens. Selon les Nations unies, depuis le début du conflit à Gaza le 7 octobre 2023, au moins 943 Palestiniens ont été tués, dont plus de 200 enfants.
Les habitants de la Cisjordanie dénoncent ces mesures comme une tentative d’annexion de leurs terres et un élargissement des colonies illégales. Environ 3 millions de Palestiniens vivent sous l’occupation israélienne dans cette région.
Depuis le début de l’année, les villes de Jénine et de Toulkarem ont subi des opérations militaires israéliennes continues dans trois camps de réfugiés. Les Nations unies rapportent que 137 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie cette année, dont 27 enfants.
Face à la montée des attaques israéliennes contre l’Iran, Israël a renforcé le blocus en Cisjordanie, suscitant des inquiétudes grandissantes quant à ses conséquences sur la vie des Palestiniens.
Des Palestiniens portant leurs affaires se déplacent à pied, alors que des barrières installées par les forces israéliennes empêchent la circulation des véhicules dans la ville d’Hébron, Cisjordanie occupée, le 14 juin 2025.
Mesures israéliennes en Cisjordanie
Les forces d’occupation israéliennes ont instauré un verrouillage complet de la Cisjordanie. Elles restreignent fortement la circulation des Palestiniens et ferment villes et villages, en installant des postes de contrôle sur les routes principales qui entravent sérieusement les déplacements entre les différentes zones.
La présence militaire a été accentuée dans des villes comme Al-Bireh et Ramallah, tandis que les points de contrôle rigoureux continuent de perturber la mobilité à Naplouse, Hébron, Qalqilya et dans la vallée du Jourdain. Ces obstacles affectent notamment l’activité agricole en entravant l’acheminement des produits.
Cette paralysie quotidienne limite la liberté de mouvement, empêche l’accès aux services essentiels et fragilise l’économie locale. Les tentatives de franchissement des checkpoints ont parfois été réprimées par des tirs à balles réelles, ainsi que par des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes.
Les blessures se multiplient, notamment à Toulkarem où un adolescent de 16 ans a été blessé à la jambe par des tirs israéliens. De plus, des raids nocturnes ont permis l’arrestation d’au moins 15 personnes en Cisjordanie.
Parallèlement, les attaques israéliennes sur la bande de Gaza ont causé la mort de 52 Palestiniens dimanche dernier, dont 11 individus attendant de recevoir de l’aide humanitaire. Depuis le début de l’offensive en octobre, le ministère de la Santé de Gaza dénombre plus de 55 000 morts et 128 000 blessés palestiniens.
Opérations militaires israéliennes fréquentes dans différentes villes de Cisjordanie, ici à Naplouse, le 10 juin 2025.
Raisons du siège en Cisjordanie
Les Palestiniens considèrent que ce siège vise à contrôler davantage leurs vies et à imposer des restrictions accrues.
Un rapport du bureau des droits de l’homme des Nations unies, publié en mars 2025, souligne que le gouvernement israélien a intensifié la construction de colonies et les annexions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est cette année, dans le cadre d’une politique visant à renforcer sa domination sur ces terres.
Des familles ont été expulsées de leurs maisons, transformées parfois en bases militaires par l’armée israélienne.
Un slogan israélien lié à ce blocus déclare : « Le terrorisme ne conduit qu’à la mort et à la destruction », signifiant une restriction totale de la circulation palestinienne jusqu’à nouvel ordre. Les Palestiniens dénoncent ces mesures comme un asservissement et une isolation forcée.
Mesures spécifiques pour contrôler la population
Qassem Awad, responsable de l’unité colonisation au sein de l’Organisation de libération de la Palestine, explique que le nombre de points de contrôle est passé de 600 à 900 depuis le 7 octobre 2023.
Il souligne que la guerre contre l’Iran est exploitée pour renforcer ce blocus et diviser la Cisjordanie en zones isolées.
Les ambulances éprouvent également de grandes difficultés à atteindre les blessés. Fayez Abdel Jabbar, conducteur d’ambulance, relate que même avec l’autorisation de l’armée, les ambulances restent parfois bloquées jusqu’à 3 ou 4 heures aux points de contrôle.
Le seul moyen pour eux d’opérer est désormais de transférer les patients d’un véhicule à un autre aux barrières.
Les forces d’occupation israéliennes poursuivent leur contrôle strict sur la Cisjordanie dans le cadre des tentatives d’annexion.
Violence des colons israéliens
La violence se maintient, les colons israéliens continuant d’attaquer les maisons et biens des Palestiniens.
Certains colonisateurs profitent du siège pour établir et étendre des colonies illégales.
À Sdérot, jeudi dernier, des ministres israéliens et des membres de la coalition gouvernementale ont tenu une réunion au cours de laquelle ils ont promis d’annexer la Cisjordanie et la bande de Gaza, selon les médias israéliens.
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre des Communications Shlomo Karai ont exprimé leur soutien à cette annexion, tandis que le ministre du Patrimoine Amichai Eliyahu a appelé à étendre la politique également à la Syrie et au Liban.
Répercussions des attaques contre l’Iran sur les Palestiniens
Depuis vendredi, les cieux de la Palestine, Syrie, Liban et Jordanie sont traversés par des échanges de missiles entre l’Iran et Israël.
Tandis qu’Israël tente d’intercepter les roquettes iraniennes, des débris tombent en Cisjordanie, où les Palestiniens ne disposent pas de refuges ou de protections adéquates, contrairement aux Israéliens.
Des dizaines de Palestiniens ont été blessés par ces débris.
Nidaa Ibrahim rapporte que les Palestiniens se sentent pris au piège entre les roquettes iraniennes et les interceptions israéliennes.
Traînées lumineuses de missiles balistiques iraniens dans le ciel nocturne au-dessus d’Hébron, Cisjordanie, alors que l’Iran reprend ses frappes en représailles contre Israël.
Actions du gouvernement palestinien
Le gouvernement palestinien assure qu’il s’efforce de garantir l’acheminement de nourriture et de carburant vers la Cisjordanie malgré les restrictions israéliennes.
Cependant, les Palestiniens expriment leur inquiétude quant à la capacité de leur gouvernement à venir en aide face au contrôle israélien omniprésent qui affecte tous les aspects de leur vie quotidienne.
Cette emprise compliquerait considérablement toute tentative de soutien aux populations dans les différentes parties de la Cisjordanie.
Position de la communauté internationale
Au milieu de l’escalade des tensions entre Israël et l’Iran et des échanges d’attaques, l’attention internationale s’est majoritairement focalisée sur ces deux pays.
Cependant, l’Agence des Nations unies pour le Secours et le Travail des Réfugiés palestiniens (UNRWA) a publié un communiqué vendredi dernier rappelant que la Cisjordanie ne constitue pas une zone de guerre.
L’agence souligne que la Cisjordanie est régie par les normes internationales et les lois encadrant le maintien de l’ordre, auxquelles les forces israéliennes doivent se conformer.
Elle insiste sur le fait que ces lois visent à protéger les droits de l’homme et non à les violer, en particulier pour protéger les plus vulnérables, préserver la dignité humaine et la vie.