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En France, un procès contre un médecin pédophile, Joël Le Scouarnec, soulève de nombreuses questions sur la psychologie des délinquants sexuels. Le psychologue Jean-Luc Ployé, expert ayant évalué plus de 13 000 affaires criminelles, offre son éclairage sur cette affaire troublante.
Les révélations choquantes de Joël Le Scouarnec
Dans ses écrits, Le Scouarnec, 74 ans, confesse avoir un penchant pour la pédophilie et se décrit comme un « grand pervers » qui trouve du plaisir dans ses actes. Ses journaux révèlent des abus systématiques sur des enfants, allant de gestes inappropriés lors d’examens médicaux à des abus sous anesthésie.
Lors de son arrestation par la police en 2017, plus de 1 600 pages de documents ont été retrouvées sur son ordinateur, détaillant ses crimes contre 299 enfants. Ce procès, qui a débuté cette semaine à Vannes, en Bretagne, le place en tête des criminels pédophiles les plus notoires de l’histoire judiciaire française.
Documentation obsessionnelle des crimes
Le médecin a tenu des fichiers Excel minutieux recensant les noms, dates de naissance et adresses de ses victimes. Plus de 300 000 photos pornographiques, organisées par catégories telles que « enfants nus » et « fétichismes », témoignent de son obsession pour la documentation de ses actes. Selon Ployé, cette tendance à tout enregistrer est un trait commun chez les délinquants sexuels, leur permettant de garder une trace de leurs crimes.
Des parallèles avec d’autres affaires
Le comportement de Le Scouarnec rappelle d’autres affaires judiciaires marquantes, notamment celle de Dominique Pelicot, qui a été condamné pour avoir filmé les viols de sa femme sous anesthésie. D’autres cas, tels que celui de Michel Fourniret, montrent également une tendance chez les criminels à enregistrer leurs actes, ce qui souligne leur narcissisme.
La façade d’un homme respecté
À l’extérieur, Le Scouarnec était perçu comme un médecin charmant et compétent, marié à une infirmière et père de trois fils. Ses enfants décrivent une vie familiale « normale », bien que Ployé émette des doutes sur l’absence d’abus sexuels au sein de sa propre famille. Environ 60 % des criminels pédophiles viennent de familles où l’inceste a eu lieu, indiquant un possible héritage de comportements déviants.
Un passé familial troublé
Le passé de Le Scouarnec révèle également des abus dans sa propre famille, son père ayant été accusé d’avoir abusé de lui. Sa sœur lui a directement demandé s’il avait été victime de leur père, mais Le Scouarnec a nié toute maltraitance. Ce silence familial a permis à Le Scouarnec de continuer ses abus pendant des années.
Le déclin et la capture
Les abus de Le Scouarnec ont commencé dans les années 1980, peu après la naissance de ses enfants. Ployé suggère que cette période pourrait avoir exacerbé ses frustrations sexuelles. La situation a pris fin en 2017, lorsqu’il a été surpris en train d’abuser d’une fillette de six ans, ce qui a conduit à sa condamnation en 2020 pour plusieurs abus, lui valant 15 ans de prison, avec des peines supplémentaires possibles.
La vie en prison
Actuellement, Le Scouarnec purge sa peine dans une cellule à Vannes, où il continue d’écouter de l’opéra, une passion qu’il a depuis son adolescence, mais a cessé d’écrire, se concentrant plutôt sur des dessins d’enfants nus.