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Les exportations suisses continuent de battre des records en 2025, défiant les tensions liées à la guerre commerciale mondiale. Portées par un secteur chimie-pharmaceutique dynamique, les ventes vers les États-Unis atteignent des sommets inédits, soulignant l’importance croissante de ce marché pour l’économie helvétique.
Explosion des exportations suisses malgré un contexte commercial tendu
En mars 2025, les exportations suisses ont enregistré une hausse impressionnante de 12,6 % en données corrigées des variations saisonnières, atteignant 26 milliards d’euros, soit plus de 3 milliards d’euros au-dessus du précédent record. Cette progression, bien que plus modérée à 3,2 % une fois ajustée des effets prix, confirme une robustesse étonnante face aux turbulences du commerce international, notamment la guerre commerciale initiée par le président américain Donald Trump.
Le secteur chimie-pharma joue un rôle moteur, avec des livraisons particulièrement élevées vers les États-Unis, marché désormais incontournable pour les produits suisses. Sur l’ensemble du premier trimestre 2025, les exportations ont progressé de 3,6 % (saisonnalité corrigée) à 70 milliards d’euros, tandis que les importations ont également atteint un niveau record de 57 milliards d’euros. Le solde commercial s’établit ainsi à un excédent de 13,1 milliards d’euros.
Les exportations vers les États-Unis en forte croissance
Toutes les grandes zones géographiques ont affiché une progression au premier trimestre. La plus spectaculaire a été celle des exportations vers les États-Unis, qui ont bondi de 17,4 % en valeur. Ce dynamisme laisse pour l’instant peu ressentir les effets des mesures protectionnistes américaines. En Asie, la croissance des exportations reste modeste (+1,0 %), portée principalement par la Corée du Sud (+16,2 %) et les Émirats arabes unis (+10,0 %), tandis que les livraisons vers la Chine continuent de reculer (-1,1 %), poursuivant une tendance négative observée depuis trois trimestres consécutifs.
En Europe, la croissance est faible (+0,4 %), avec des hausses notables vers l’Italie (+9,0 %), la France (+3,1 %) et l’Allemagne (+3,0 %), tandis que les exportations vers la Slovénie chutent de 13,5 %.
Le secteur chimie-pharma, principal moteur de la croissance
À l’exception des véhicules, toutes les catégories de produits ont vu leurs exportations progresser au premier trimestre. Le secteur chimie-pharma a contribué pour 2,1 milliards d’euros à l’augmentation totale, essentiellement en raison de la hausse des prix. Cette tendance haussière se confirme depuis la fin 2023. Par ailleurs, les exportations de bijoux et articles de joaillerie, d’instruments de précision, ainsi que celles des machines et équipements électroniques, ont également affiché des gains solides.
La branche horlogère a enregistré une légère progression, mettant fin à une baisse tendancielle amorcée au premier trimestre 2024. Les bijoux et articles de joaillerie affichent leur troisième trimestre consécutif de croissance et atteignent leur plus haut niveau depuis fin 2024.
Importations : hausse marquée des produits pharmaceutiques
Du côté des importations, toutes les catégories de produits ont progressé au premier trimestre 2025, contribuant à un nouveau record. Les produits chimie-pharma ont connu la plus forte croissance, avec une hausse de 2,3 milliards d’euros (+12,6 %). On note aussi des augmentations notables dans les secteurs des énergies, des métaux, des véhicules, des instruments de précision ainsi que dans les denrées alimentaires et boissons, cette dernière catégorie affichant sa cinquième croissance trimestrielle consécutive.
Au niveau régional, les importations en provenance d’Europe ont augmenté de 7,6 %, stimulées notamment par des achats accrus de chimie-pharma en Slovénie, ainsi que par des volumes plus importants en Allemagne, Italie et France. L’Allemagne enregistre sa plus forte augmentation (+4,4 %) depuis trois ans.
Les importations asiatiques ont progressé de 1,0 %, avec une hausse des livraisons en provenance de Chine (+128 millions d’euros), tandis que les importations depuis Singapour ont poursuivi leur recul, tombant à 285 millions d’euros, soit une baisse de plus des deux tiers par rapport au premier trimestre 2024. Les approvisionnements en provenance des États-Unis ont également augmenté, de 7,2 %.