Table of Contents
En Allemagne, un mouvement inédit attire l’attention : les *Omas Gegen Rechts*, qui signifie “Nonnes contre la droite”. Cette initiative rassemble principalement des femmes âgées et leurs petits-enfants, qui s’opposent à l’extrême droite et, en particulier, au parti Alternative für Deutschland (AfD). Actuellement, on estime leur nombre à environ 40 000, réparties dans de nombreuses villes du pays.
Mobilisation contre l’extrême droite
Le mouvement *Omas Gegen Rechts* a pris de l’ampleur dans les mois précédents les élections, où l’AfD pourrait obtenir environ 20 % des voix, devenant potentiellement le deuxième parti le plus soutenu en Allemagne. Le 19 février dernier, un groupe de *Omas* s’est réuni devant le Monument de la paix à Berlin pour rendre hommage aux victimes d’attentats récents dans plusieurs villes, dont Magdebourg, Solingen et Aschaffenburg. Malgré le froid, une cinquantaine de personnes ont répondu présent, vêtues de gilets arborant le nom du groupe.
Des témoignages engagés
Steph, une Berlinoise d’origine britannique, a rejoint le mouvement en novembre 2023 après avoir assisté à une réunion où des membres de l’AfD discutaient d’idées de “remigrazione”, un terme désignant l’expulsion forcée des étrangers. Elle déclare que cela représente juste un autre moyen de parler d’expulsions. Dans la section berlinoise des *Omas*, plus de 400 personnes se sont mobilisées pour organiser des manifestations et des actions à travers la région.
Une présence croissante en Bavière
À Munich, le groupe compte environ 200 membres. Lisa, une Oma de 75 ans, souligne qu’ils organisent des réunions hebdomadaires pour sensibiliser le public, notamment dans les écoles, tout en intégrant des activités créatives comme un groupe musical et un groupe théâtral. La participation au mouvement n’est pas réservée uniquement aux femmes ou aux personnes âgées, mais est avant tout une question de mentalité.
Un mouvement transnational
Originaire d’Autriche en 2017, le mouvement s’est élargi en Allemagne et compte désormais près de 200 sections à travers le pays. Chaque section fonctionne de manière autonome sans leadership central, mais il existe un centre de coordination. Le 8 février, une manifestation nationale a réuni simultanément de nombreuses sections pour renforcer leur message commun.
Réactions et défis
Les *Omas* font face à de nombreuses critiques, notamment de la part des médias de droite, ce qui, selon Lisa, peut être interprété comme un signe de leur impact. Bien que des accusations de financement opaque aient été portées, toutes les participantes sont bénévoles. En réponse aux manifestations des *Omas*, l’AfD a récemment lancé des affiches dans certains quartiers de Berlin avec le slogan « Enkel Gegen Links » (Nipoti contre la gauche).
Perspectives d’avenir
Les membres des *Omas* croient fermement en la nécessité de leur mouvement. Dorrit, une Oma de Dresde, rappelle qu’elles n’apportent pas de soutien à un parti spécifique, mais encouragent simplement les citoyens à voter pour n’importe quel parti démocratique. Les interactions avec le public sont variées, allant du soutien chaleureux à des confrontations verbales. Malgré ces défis, les *Omas* restent déterminées à faire entendre leur voix dans le débat politique allemand.