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Révolution dans le traitement de l’obésité : la prescription élargie à tous les médecins en France
À partir du 23 juin 2025, l’accès aux médicaments anti-obésité de la classe des analogues GLP-1, tels que le Wegovy (sémaglutide), Mounjaro (tirzépatide) et Saxenda (liraglutide), devient plus facile pour les patients Français. Jusqu’à présent, la prescription initiale était réservée aux spécialistes en endocrinologie, diabétologie, nutrition ou médecine interne, ce qui pouvait engendrer des délais d’attente importants pour certains patients. Cette nouvelle mesure, annoncée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), permet désormais à tous les médecins d’initier ces traitements, en plus de leur renouvellement.
Contexte et enjeux : limiter les délais et améliorer l’accès
Le recours à ces traitements, initialement destinés au diabète, s’est largement développé dans la lutte contre l’obésité, qui touche près de 8 millions de Français. Ces médicaments favorisent une perte de poids significative (au moins 15 % pour Wegovy et environ 20 % pour Mounjaro) en imitant une hormone digestive qui envoie un signal de satiété au cerveau. Jusqu’ici, la prescription de cette classe d’analogues ne pouvait être assurée que par des spécialistes en endocrinologie ou en nutrition, lesquels doivent souvent faire face à des délais pour voir un professionnel spécialisé. Cela pouvait freiner l’accès à ces traitements pour certains patients en situation d’urgence ou en difficulté à obtenir rapidement un rendez-vous.
Les experts insistent sur le fait que ces médicaments, en tant que traitements de seconde intention, doivent être prescrits en cas d’échec d’une prise en charge nutritionnelle et impliquent un accompagnement dans un cadre pluridisciplinaire, comprenant une alimentation équilibrée et de l’activité physique. L’ANSM insiste également sur le fait que ces médicaments ne doivent pas être utilisés à des fins esthétiques voire par des personnes sans surpoids ou obésité, compte tenu des risques d’effets indésirables graves.
Impacts et attentes : une amélioration de la prise en charge
La nouvelle réglementation prévoit une surveillance renforcée de l’utilisation de ces médicaments, avec un suivi continu des risques et des effets secondaires. Elle s’inscrit dans une démarche visant à lutter contre la stigmatisation et à faciliter un accès équitable, notamment dans les territoires où l’offre de soins spécialisés peut être limitée. La levée de cette barrière réglementaire devrait permettre une meilleure prise en charge de l’obésité, un enjeu majeur de santé publique en France, et contribuer à réduire les délais d’attente pour l’obtention de ces traitements efficaces.
Perspectives et défis : vigilance et responsabilisation
Cette mesure s’accompagne d’une vigilance accrue sur la diffusion ordinaire de ces traitements et leur usage responsable. La publicité sur leur efficacité, notamment par des célébrités sur les réseaux sociaux, amplifie l’engouement mais soulève aussi des risques d’usages inappropriés ou abusifs. Le corps médical, les autorités sanitaires et la société civile devront continuer à sensibiliser et encadrer la prescription. La demande de remboursement de ces médicaments, notamment Wegovy et Mounjaro, est en cours d’évaluation auprès de la Haute Autorité de Santé (HAS), ce qui pourrait élargir leur accessibilité financière dans le futur.