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Obstacles majeurs au retour des réfugiés syriens de Turquie vers la Syrie

by Sara
Obstacles majeurs au retour des réfugiés syriens de Turquie vers la Syrie
Syrie, Turquie

De nombreux Syrien·ne·s résidant en Turquie font face à d’importants obstacles pour retourner dans leur pays d’origine. Ahmed Raslan, qui possède la double nationalité turque et syrienne, évoque plusieurs difficultés, parmi lesquelles l’impossibilité de réintégrer la Turquie après un départ, le coût élevé des voyages, ainsi que la nécessité de reconstruire des maisons détruites en Syrie.

C’est le cas de Mohamed Al-Rays, un Syrien qui, malgré une autorisation officielle délivrée par la direction de l’immigration d’Istambul, lui permettant de se rendre en Syrie puis de revenir en Turquie, s’est heurté à de lourdes complications. Après un séjour d’environ deux mois en Syrie, lorsqu’il a tenté de revenir en Turquie par le point de passage d’Al-Raï le 21 juin, il a découvert que son enregistrement en Turquie avait disparu des systèmes électroniques.

Contactée, la direction de l’immigration lui a signifié que son permis de séjour avait été annulé pour des raisons liées à son adresse résidentielle, lui demandant de restituer sa carte de séjour, ce qu’il a refusé. Le fonctionnaire en poste a rejeté son dossier, malgré la présentation d’un contrat de location certifié par un notaire, alors que sa famille continue de vivre dans le même logement en Turquie.

Retour de réfugiés syriens avec leurs meubles via le point de passage de Bab al-Hawa à la frontière nord de la Syrie avec la Turquie

Retour de réfugiés syriens transportant leurs meubles via le point de passage de Bab al-Hawa, à la frontière nord de la Syrie avec la Turquie.

Principaux obstacles au retour

Après plusieurs années d’exil, le rêve du retour s’est estompé pour beaucoup de Syriens ayant fui la guerre. Les six derniers mois n’ont pas suffi à lever les barrières qui entravent le retour depuis la Turquie.

Ahmed Raslan distingue deux catégories de Syriens confrontés à des difficultés :

  • Les détenteurs de la carte de protection temporaire (Kâmelk) : ils ne peuvent pas sortir vers la Syrie puis revenir en Turquie, car leur retour en Syrie est enregistré comme une « retour volontaire » irréversible. Beaucoup ont des maisons détruites ou vivent dans des villages non habitables, dépourvus de services essentiels.
  • Les binationaux turco-syriens : autorisés uniquement à quitter la Turquie par voie aérienne vers Damas, le Liban ou la Jordanie, ce qui fait peser un lourd fardeau financier sur les familles nombreuses. En effet, les coûts cumulés des passeports et des billets d’avion peuvent atteindre 5000 dollars par famille.

Une autre difficulté majeure concerne l’absence de papiers d’identité syriens pour de nombreuses familles sorties du pays sans documents officiels, notamment absence d’extrait d’acte de naissance, carte d’identité ou livret familial pour les épouses et les enfants nés en Turquie.

Difficultés liées à la destruction et aux contraintes légales

  • Les localités d’origine restent souvent en ruines, rendant impossible un retour dans des conditions de vie acceptables.
  • Les détenteurs de la double nationalité ne peuvent regagner la Syrie qu’en empruntant des vols aériens pour Damas, Beirut ou Amman, ce qui complique les déplacements.

Les autorités turques ont toutefois facilité la réintégration des détenteurs de la carte Kâmelk, en leur permettant de franchir les passages terrestres avec leurs meubles, et en autorisant les chefs de famille à visiter leur domicile syrien plusieurs fois, afin de préparer le retour de leurs proches.

Mohamed Al-Rays soupçonne que les motifs officiels de refus d’entrée en Turquie ne reflètent pas toute la vérité, estimant que ces restrictions s’inscrivent dans une politique de « retour volontaire » en bloquant certains Syriens à leur retour de Syrie.

Son projet était d’étudier les opportunités professionnelles dans le secteur des médias en Syrie, tout en évaluant les coûts de la vie, avant de revenir finaliser formalités et ventes liées au déménagement. Il a finalement dû confier ces responsabilités à sa femme, confrontée seule à ce lourd fardeau.

Traitement des démarches des réfugiés syriens revenant de Turquie au point de passage de Bab al-Hawa

Traitement des démarches des réfugiés syriens revenant de Turquie au point de passage de Bab al-Hawa.

Statistiques et mesures pour faciliter le retour

Selon Mazen Allouch, directeur des relations à l’Autorité générale des passages terrestres et maritimes, près de 275 000 Syriens sont revenus en Syrie depuis la Turquie, depuis la chute du régime jusqu’à la mi-juin 2025.

La majorité des retours (95%) ont eu lieu par les deux principaux points terrestres au nord de la Syrie : Bab al-Hawa dans la province d’Idlib et Bab al-Salama au nord rural d’Alep. Les autres sont passés par d’autres frontières.

Les passages frontaliers enregistrent une augmentation notable du nombre de détenteurs de la carte Kâmelk optant pour un retour volontaire, encouragé par les récents changements dans le pays, la restauration du contrôle étatique et la garantie d’un minimum de sécurité et de stabilité.

L’Autorité générale des passages terrestres et maritimes met en œuvre des dispositions pour assurer un passage sûr et fluide, avec un accueil rapide et efficace ainsi que la mobilisation de personnels compétents pour assister les retours, y compris le transport de leurs biens et meubles.

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/6/27/%d9%85%d8%b9%d9%88%d9%82%d8%a7%d8%aa-%d8%b9%d8%af%d8%a9-%d8%a3%d9%85%d8%a7%d9%85-%d8%b9%d9%88%d8%af%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d9%84%d8%a7%d8%ac%d8%a6%d9%8a%d9%86

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