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Pressions juridiques sur Airbnb liées aux colonies israéliennes en Cisjordanie

by Sara
Pressions juridiques sur Airbnb liées aux colonies israéliennes en Cisjordanie
Israël, Palestine, Irlande, Royaume-Uni

Un article approfondi publié par le Financial Times met en lumière les pressions juridiques et politiques croissantes exercées sur des entreprises internationales, notamment la célèbre plateforme de location Airbnb, en raison de leur implication directe ou indirecte dans les activités liées aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée.

Ces développements interviennent dans un contexte où Israël fait face à une intensification marquée des critiques internationales, suite à l’annonce récente d’un plan de construction de 22 nouvelles colonies. Cette annonce coïncide avec la poursuite de la guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, ayant causé la mort d’environ 55 000 Palestiniens et fait 130 000 blessés.

Des poursuites judiciaires ciblent les entreprises soutenant les colonies

Selon le Financial Times, l’organisation de défense des droits humains « Glan » mène, en collaboration avec l’organisation irlandaise « Sedqa » et l’organisation palestinienne « Al-Haq », une action en justice contre deux entités : « Airbnb Ireland » et « Airbnb Payments UK ».

La première est accusée de « contribuer activement » à un projet de colonisation illégal en facilitant l’inscription et la location de logements situés dans les colonies de Cisjordanie. La seconde est mise en cause pour violation des lois britanniques de lutte contre le blanchiment d’argent, en traitant les revenus issus de ces activités.

Jerry Liston, avocat chez Glan, a déclaré au journal que « l’objectif n’est pas de déterminer si Airbnb réalise effectivement un profit, mais d’établir un principe juridique susceptible d’inciter les entreprises étrangères à reconsidérer toute relation avec les colonies ».

La location continue de logements sur des terres occupées reflète une grave déviation quant au respect par les entreprises du droit international.

Une liste onusienne et des accusations croissantes

Le Financial Times souligne que depuis 2020, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme maintient une liste rassemblant 79 entreprises impliquées dans des activités liées aux colonies, dont 71 israéliennes et 8 étrangères, parmi lesquelles figurent Airbnb, Booking.com et Expedia.

Cette implication expose ces sociétés à un risque juridique accru, notamment dans des pays comme l’Irlande et les Pays-Bas, où plusieurs organisations locales à but non lucratif ont lancé des actions en justice similaires.

Une pression juridico-politique sans précédent

Ce type de recours est inédit au Royaume-Uni et en Irlande, où aucune entreprise n’a encore été jugée pour complicité dans des crimes de guerre, ce qui rend le cadre légal « peu développé », selon Jerry Liston.

Les défenseurs des droits humains cherchent à combler ce vide juridique en activant des dispositions existantes du droit international, telles que la quatrième Convention de Genève, qui interdit le transfert de populations d’un État occupant vers les territoires occupés.

Réaction d’Airbnb et position israélienne

Dans une déclaration officielle reprise par le Financial Times, Airbnb affirme opérer conformément aux lois en vigueur en Irlande et aux États-Unis. Depuis 2019, elle reverse la totalité des revenus générés par les locations en Cisjordanie à une organisation internationale à but non lucratif.

Cette décision fait suite à une annonce en 2018 de la plateforme visant à cesser les publicités pour les colonies, qu’elle a finalement révoquée en 2019 sous la pression d’un procès américain l’accusant de discrimination illégale.

De son côté, l’organisation israélienne « NGO Monitor » qualifie cette campagne judiciaire de « guerre juridique coordonnée contre Israël ». Par ailleurs, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rejette le jugement de la Cour internationale de Justice condamnant la colonisation, le qualifiant de « fondé sur de fausses informations ».

Des sanctions internationales et perspectives

Le Financial Times rapporte que cinq pays, dont le Canada et le Royaume-Uni, ont récemment imposé des sanctions à deux ministres israéliens en raison de l’expansion des colonies et des violations dans les territoires occupés.

Ces mesures semblent constituer une première étape vers un embargo commercial plus large sur les produits des colonies, une initiative qui bénéficie d’un soutien croissant au sein de l’Union européenne et du gouvernement irlandais.

source:https://www.aljazeera.net/ebusiness/2025/6/11/%d9%85%d8%b3%d8%aa%d9%88%d8%b7%d9%86%d8%a7%d8%aa-%d9%85%d9%82%d8%a7%d8%b7%d8%b9%d8%a9-%d8%b4%d8%b1%d9%83%d8%a7%d8%aa-%d8%a5%d8%b3%d8%b1%d8%a7%d8%a6%d9%8a%d9%84

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