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Alors que les élections municipales à Paris approchent, Rachida Dati demeure une figure politique incontournable mais controversée. Ministre de la Culture, liée au parti Les Républicains (LR) et présente également au sein de Renaissance, son parcours est marqué par des défis judiciaires et des tensions politiques qui pourraient influencer sa candidature à l’Hôtel de ville.
Une ministre sous pression judiciaire et médiatique
Rachida Dati n’a pas assisté au dernier Conseil de Paris, alors que l’affaire des bijoux non déclarés pour un montant de 420 000 euros à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) fait grand bruit. Selon le journal Libération, la maire du 7e arrondissement aurait omis cette déclaration, ce que ses avocats contestent vivement en déposant plainte pour diffamation. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a confirmé cette démarche et un courrier a été adressé à la HATVP, sans que son entourage ne fournisse davantage d’explications.
Cette controverse intervient dans un contexte judiciaire déjà chargé : le parquet national financier a requis que Rachida Dati soit jugée pour corruption et trafic d’influence dans le cadre de l’affaire Carlos Ghosn. Les magistrats s’intéressent notamment à près de 900 000 euros d’honoraires qu’elle aurait perçus entre 2010 et 2012, alors qu’elle était députée européenne. Les enquêteurs cherchent à savoir si cette rémunération aurait pu masquer une activité de lobbying, ce que la ministre dément formellement.
Une candidature maintenue malgré les obstacles
Malgré ces difficultés, Rachida Dati est déterminée à se présenter aux prochaines élections municipales. Selon Nelly Garnier, conseillère de Paris proche de la ministre, sa popularité demeure intacte et elle sera candidate « quoiqu’il arrive ». Cette certitude contraste avec la prudence au sein du parti Renaissance, où le soutien à Dati n’est ni acquis ni automatique.
Depuis son entrée au gouvernement en janvier 2024, un rapprochement semblait scellé entre elle et les macronistes, certains la considérant comme la meilleure candidate à Paris. Pourtant, des figures comme Agnès Buzyn ont clairement refusé de la soutenir, arguant d’un engagement à une « politique autrement ». Plusieurs membres de Renaissance affichent une opposition franche, tandis que certains ont choisi de soutenir le candidat Horizons Pierre-Yves Bournazel.
La réforme du scrutin parisien, un atout décisif
Au-delà des tensions internes, la réforme du mode d’élection du maire de Paris, dite PLM (Paris, Lyon, Marseille), pourrait jouer en faveur de Rachida Dati. Cette réforme, soutenue par Emmanuel Macron et relancée par François Bayrou, vise à instaurer une élection plus directe du maire, alors que le système actuel repose sur un scrutin arrondissement par arrondissement, plus complexe à maîtriser.
Si le PLM est adopté, Dati deviendrait quasiment la candidate unique, bénéficiant d’une prime à la notoriété. Un dirigeant LR souligne qu’ »il faut être une rock star, connue de tous les Parisiens », ce qui avantagerait fortement la ministre de la Culture. Elle bénéficie par ailleurs du soutien de Laurent Wauquiez et a pu compter sur l’appui des députés LR pour faire avancer ce texte au Parlement, en attente d’examen au Sénat.
Un profil politique aux multiples facettes
Officiellement à jour de sa cotisation au parti LR, Rachida Dati mène une campagne atypique. Ironiquement, un élu rappelle qu’elle a fait campagne pour Renaissance lors des élections européennes « debout sur une chaise ». Malgré ces tensions partisanes, sa stratégie mise sur une dynamique de terrain plutôt que sur un soutien institutionnel strict.
En tant que ministre, elle bénéficie d’une visibilité importante et peut impulser des initiatives culturelles majeures, notamment sur le Louvre, Notre-Dame ou la Tour Eiffel. Ses soutiens soulignent qu’elle évite un discours trop parisien, insistant sur l’accès à la culture dans les zones rurales, un positionnement stratégique pour élargir son électorat.
Selon un sondage Ipsos, elle figure parmi les membres du gouvernement les plus populaires, derrière Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, ce qui renforce son positionnement en vue de la bataille municipale à Paris.