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Des experts anticipent que les attaques iraniennes contre Israël jouent un rôle clé dans la redéfinition de la confrontation entre les deux pays. Tel-Aviv cherche à mettre fin au programme nucléaire iranien, tandis que Téhéran tente de maintenir son statut de puissance régionale.
Malgré une frappe israélienne d’une grande intensité sur l’Iran, la République islamique a réagi en quelques heures par une riposte rapide, puissante et sans précédent. Cette fois, les pertes ont touché directement le cœur d’Israël. Le samedi soir, Téhéran a lancé une série d’attaques à la roquette jamais vues, visant plusieurs sites, notamment la ville de Haïfa, où un incendie a ravagé une installation stratégique.
Le rôle stratégique des États-Unis dans le conflit
D’après le chercheur principal du Centre Al Jazeera d’études, le Dr. Liqa Maki, les États-Unis visaient à renforcer la position de Téhéran afin de l’amener à la table des négociations, un levier que le président Donald Trump a utilisé dans sa politique étrangère.
Téhéran, toutefois, a refusé d’avancer dans les négociations, tandis qu’Israël continue ses frappes ciblées sur plusieurs installations iraniennes. Cela signifie que le conflit ne cessera pas simplement par un appel au cessez-le-feu, souligne Maki.
Selon lui, Trump tente d’exploiter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu – qui fait l’objet d’un mandat de la Cour pénale internationale – pour faire pression sur l’Iran. Paradoxalement, Netanyahu utilise à son tour Trump pour avancer ses propres objectifs dans cette guerre.
Maki prévoit une intensification iranienne dans les prochaines heures, visant des centres stratégiques, gouvernementaux et militaires en Israël, tout en évitant les zones civiles.
Une montée en puissance iranienne prévue
Avec l’annonce de nouvelles attaques imminentes contre Israël, la spécialiste du dossier iranien, Dr. Fatima Al-Samadi, anticipe l’usage par l’Iran de roquettes inédites durant la nuit.
Malgré la supériorité technologique et un soutien américain important en faveur d’Israël, Al-Samadi estime que les facteurs historiques et géographiques favorisent l’Iran. Elle qualifie ce pays d’« État profond » dans la région, contrairement à Israël qu’elle considère comme une « puissance occupante en crise ».
Tous les Iraniens, qu’ils soutiennent ou s’opposent au régime, défendent le droit de leur pays à être une puissance régionale, affirme-t-elle, ajoutant que cette position reste inébranlable, même si le régime actuel venait à tomber.
Le programme nucléaire bénéficie d’un consensus national, perçu comme un accomplissement patriotique. La maîtrise de cette technologie est considérée comme un droit des nouvelles générations et une force intérieure face à l’agression extérieure.
Les pertes subies récemment parmi les hauts responsables militaires ouvriront la voie à une nouvelle génération de dirigeants, plus convaincus de l’importance de la technologie pour l’avenir de l’Iran, conclut Al-Samadi. Elle souligne que la question dépasse désormais la survie du régime pour toucher l’avenir du pays tout entier.
Israël vise à déstabiliser le régime iranien
Israël cherche à saboter ou ralentir le programme nucléaire iranien car il est incapable de le détruire complètement. Par ailleurs, elle tente de renverser le régime de Téhéran en suscitant un soulèvement populaire, espérant que cela mettra fin au programme nucléaire, explique l’expert en affaires israéliennes Dr. Mohannad Mostafa.
C’est la raison pour laquelle Israël cible davantage les infrastructures civiles que les installations nucléaires directement. L’objectif est de créer un régime iranien politiquement et militairement faible et régionalement isolé, tout en détruisant le programme de missiles, qui représente une menace sérieuse pour Tel-Aviv.
Si Israël réussit à éliminer la capacité de frappe balistique iranienne, elle contrôlerait alors la supériorité aérienne au Moyen-Orient, affirme Mostafa. Ce conflit bénéficie pour l’instant d’un large consensus en Israël, car il en est à ses débuts.
Cependant, cet unanimisme pourrait s’effriter à mesure que les pertes s’accumulent, surtout que c’est la première fois que le territoire israélien lui-même devient une cible directe. Si les attaques iraniennes se maintiennent dans la durée, le soutien intérieur risque de se fissurer, même si les objectifs restent consensuels.
La dimension militaire et politique du conflit
Un responsable américain a reconnu récemment que le programme nucléaire iranien ne pouvait être éliminé par des moyens militaires seuls, et que seule une solution politique pourrait y parvenir.
Dans ce contexte, l’Iran a lancé samedi soir une nouvelle offensive à la roquette, faisant suite à une attaque similaire la veille, visant plusieurs régions d’Israël. Ces frappes ont causé des dommages sans précédent dans la grande Tel-Aviv, en réponse à une vaste offensive israélienne menée plus tôt le même jour sur le territoire iranien.