Table of Contents
Futur de la présence militaire russe en Syrie après l’opposition
Moscou – Les changements rapides en Syrie soulèvent de nombreuses questions sur l’avenir de la présence militaire russe dans le pays, à la suite de la prise de pouvoir par l’opposition syrienne. La manière dont Moscou va gérer la période après la chute de Bachar al-Assad reste incertaine.
Il n’est pas encore clair si le transfert de pouvoir en Syrie a été accompagné d’accords entre l’opposition syrienne et la Russie. Cela dit, le ministère russe des Affaires étrangères a affirmé que Moscou n’a participé à aucun accord concernant le départ d’Assad, actuellement en Russie, selon une déclaration ultérieure du Kremlin.
La situation des bases militaires russes
La question la plus pressante concerne le sort des bases militaires russes en Syrie et des près de 100 sites militaires russes répartis dans le pays face aux développements récents.
À ce sujet, le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que ses bases militaires en Syrie sont en état d’alerte maximale et a nié toute menace à leur égard.
Un avenir incertain
Selon l’expert en affaires internationales Dmitri Kim, Moscou semble s’orienter vers une politique où l’ancienne Syrie n’existe plus. Il est encore difficile de déterminer ce qui émergera des décombres de l’ancienne nation, et si une seule entité étatique subsistera.
Kim déclare que ces éléments sont cruciaux pour l’avenir des accords signés avec l’ancien gouvernement, notamment en ce qui concerne les bases militaires russes.
En ce qui concerne les déclarations du Premier ministre syrien Mohammed Ghazi al-Jalali, selon lesquelles le statut de la présence militaire russe en Syrie sera décidé par les nouvelles autorités, Kim estime que cela reflète des signes de changements politiques futurs en Syrie, ce qui pourrait avoir des implications sur l’avenir des bases russes et l’ensemble des relations entre Damas et Moscou.
Réaction pragmatique de la Russie
Dmitri Kim prédit que la Russie agira de manière pragmatique, se concentrant sur ses propres priorités et restant prête à soutenir ses partenaires, mais uniquement sur la base de bénéfices mutuels.
Il souligne que, bien que la présence militaire russe en Syrie soit limitée, elle a fourni une expérience militaire précieuse pour les forces armées russes. En 2015, l’assistance russe a contrecarré les plans occidentaux visant à utiliser le territoire syrien dans des aventures anti-russes, notamment dans le domaine de l’énergie.
Kim conclut en évoquant la question centrale de la manière dont les experts militaires russes pourront se retirer des villes de Tartous et Hmeimim sans pertes, tout en excluant la prolongation de tout accord relatif à la présence des bases militaires russes en Syrie sous la nouvelle direction.
Une question de temps
Pour sa part, l’écrivain en matière de défense Konstantin Ignatov indique que les changements en Syrie se sont produits à une vitesse incroyable, dépassant même les prévisions des analystes les plus avertis. Concernant le changement de pouvoir à Damas, Ignatov suppose qu’il pourrait y avoir des tentatives de se débarrasser de la présence russe en Syrie.
Il explique que la présence des bases militaires russes en Syrie est en contradiction avec les intérêts de l’Occident, d’Israël et de la Turquie.
Cependant, Ignatov estime que la Russie conservera des bases militaires en Syrie dans un avenir proche, car malgré l’opposition radicale, certains insistent sur la nécessité de maintenir des lignes de communication ouvertes avec Moscou.
Il ajoute que le retrait des forces russes de Syrie favoriserait les efforts militaires en Ukraine, mais que l’objectif stratégique de la Russie devrait être de maintenir des bases militaires régulant l’accès à l’Afrique et à la mer Méditerranée.
Il reconnaît aussi que ce processus rencontrera des obstacles, notamment que les « nouvelles » forces en Syrie privilégieront les pays ayant fourni une aide militaire et logistique, avec la Turquie en tête, qui, selon lui, exercera la plus grande influence sur Damas, tant sur les questions géopolitiques qu’économiques.