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Les gardes nationaux aux États-Unis : un corps de réserve à la croisée des enjeux
Les gardes nationaux américains, réservistes militaires formés pour intervenir lors de catastrophes naturelles ou de crises, jouent un rôle stratégique tant sur le sol national qu’à l’étranger. Leur déploiement récent, notamment en Californie contre l’avis du gouverneur local, souligne la complexité de leur utilisation en contexte d’urgence ou d’ordre public.
Une organisation décentralisée aux missions variées
Organisées au niveau de chaque État, les gardes nationales sont sous l’autorité du gouverneur local, pouvant être mobilisées pour faire face à des catastrophes naturelles, telles que les inondations ou incendies, ou pour maintenir l’ordre lors de troubles civils. Le président des États-Unis peut également intervenir directement, comme ce fut le cas en Californie lors d’une mobilisation inhabituelle en juin dernier, une opération qui n’a pas été réalisée depuis les années 1960.
Ce corps, qui compte environ 433 000 réservistes contre 1,3 million de militaires en service actif, est doté d’un budget conséquent lui permettant d’être opérationnel en toutes circonstances. Les réservistes sont souvent mobilisés pour des missions de secours lors de catastrophes naturelles ou de crises sanitaires, comme la pandémie de Covid-19, où leur aide a été essentielle pour la mise en place d’hôpitaux de campagne ou la distribution de matériel médical.
Interventions à l’étranger et maintien de l’ordre interne
Au-delà de leurs missions civiles, les gardes nationales sont aussi déployés à l’étranger pour renforcer les forces américaines en Irak ou en Afghanistan, où ils ont combattu de nombreuses fois dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Leur rôle dans la gestion de troubles intérieurs n’est pas en reste : ils ont été massivement mobilisés lors des manifestations Black Lives Matter en 2020, lors des émeutes de Los Angeles en 1992 ou encore dans des opérations visant à garantir la sécurité lors des mouvements pour les droits civiques dans les années 50 et 60.
Les déploiements lors d’émeutes ou de manifestations restent cependant relativement exceptionnels, leur priorité restant la gestion de catastrophes ou de conflits extérieurs. La capacité des gouverneurs à mobiliser rapidement cette réserve renforcera leur rôle dans la sécurisation des États, notamment face à des crises imprévues ou à des demandes fédérales spécifiques.