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Le 10 juin, une tragédie a frappé un collège de Nogent, en Haute-Marne, lorsqu’une assistante d’éducation de 31 ans a été tuée de plusieurs coups de couteau par un élève de 14 ans. Selon le procureur de la République de Chaumont, Denis Devallois, le suspect a agi sans motif particulier, exprimant son incompréhension face au comportement des surveillants.
Une violence qui s’intensifie
Ces événements tragiques deviennent de plus en plus fréquents. Par exemple, le 24 avril, un élève d’un lycée catholique à Nantes a tué une camarade et en a blessé trois autres. En janvier, un adolescent de 14 ans a succombé à une agression à Paris, et en février 2023, une enseignante a été poignardée par un collégien à Saint-Jean-de-Luz.
Les réactions politiques
Face à cette recrudescence de violence, les politiques ont été contraints de réagir. La question se pose : comment sécuriser près de 9 800 collèges et lycées en France ? Plusieurs mesures ont été proposées, telles que l’installation de portiques de détection d’armes, la vidéosurveillance, et l’interdiction de la vente d’armes blanches aux mineurs.
Portiques de détection d’armes : une solution coûteuse
François Bayrou a suggéré d’expérimenter des portiques de détection d’armes, similaires à ceux des aéroports, pour sensibiliser élèves et parents au danger des couteaux. Cependant, cette mesure, proposée depuis 2009, est jugée coûteuse et peu crédible par les enseignants, qui soulignent les longues files d’attente que cela pourrait engendrer.
Mireille Chovet, proviseure d’un établissement à Boën-sur-Lignon, témoigne que des systèmes de contrôle d’accès antérieurs avaient déjà causé des retards considérables pour les élèves.
La vidéosurveillance : une efficacité discutable
Proposée par Naïma Moutchou, la vidéosurveillance généralisée dans les établissements scolaires est également remise en question. Bien qu’elle puisse être utile après un incident, son efficacité préventive dépend de la présence continue d’agents de sécurité, ce qui impose un coût supplémentaire aux collectivités locales.
Interdiction de la vente d’armes blanches
Le gouvernement a annoncé une future interdiction de la vente d’armes blanches aux mineurs, mais la loi actuelle ne couvre pas les couteaux de cuisine. François Bayrou propose d’élargir cette interdiction à tous les types de couteaux. Cependant, le contrôle de cette mesure reste flou, tant en magasin qu’en ligne.
Fouilles aléatoires : une réponse immédiate
Des fouilles aléatoires ont été mises en place suite à la mort tragique d’une adolescente à Nantes. Entre mars et mai, près de 6 002 opérations ont été menées, aboutissant à la saisie de près de 300 armes, dont 186 couteaux. Toutefois, cela soulève des questions quant à son efficacité, le drame de Nogent survenant lors d’une telle opération.
Les réseaux sociaux comme facteur de violence
La ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, a également évoqué l’impact des réseaux sociaux sur le comportement des jeunes, suggérant des pauses numériques et la diffusion de contenus sensibilisant à la violence en ligne. Emmanuel Macron a déclaré envisager d’interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans si aucune action n’est prise à l’échelle européenne dans les mois à venir.
Prise en charge des problèmes de santé mentale
La ministre a demandé un protocole pour identifier et prendre en charge les jeunes en détresse psychologique. Cependant, la communauté éducative souligne le manque de moyens pour mettre en œuvre cette initiative.
Un besoin de ressources éducatives
Actuellement, il n’y a qu’un médecin pour 13 000 élèves et une infirmière pour 1 300, rendant difficile le suivi des élèves. Grégory Ensel, vice-président de la FCPE, suggère que les fonds alloués aux portiques de détection d’armes pourraient être mieux utilisés pour recruter davantage de personnel éducatif et de santé mentale.