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Procès à Paris des trois femmes jihadistes de Daech : révélations et enjeux

by Sara
France

Le jugement femmes jihadistes, Daech, Paris, terrorisme, procès s’ouvre ce lundi 15 septembre à Paris : trois femmes soupçonnées d’avoir appartenu au groupe État islamique (EI) en Syrie, dont la nièce des frères Clain, comparaissent devant la cour d’assises spéciale pour des faits liés au terrorisme.

À Paris, jugement femmes jihadistes de Daech : ouverture du procès pour terrorisme

Trois femmes jihadistes à leur arrivée en France
À partir de ce lundi 15 septembre, trois femmes jihadistes soupçonnées d’avoir appartenu à l’EI en Syrie doivent comparaître devant la cour d’assises spéciale de Paris. (photo d’archive prise le 29 juin durant le procès du 13-Novembre).

Les trois mises en cause encourent jusqu’à 30 ans de réclusion. Il s’agit de Jennyfer Clain, 34 ans, nièce de Jean‑Michel et Fabien Clain — deux figures présumées de la propagande de l’EI — ainsi que de sa belle‑mère, Christine Allain, et de sa belle‑sœur par alliance, Mayalen Duhart. Jennyfer Clain et Christine Allain comparaissent détenues. Le procès, devant une cour d’assises spécialement composée — procédure anti‑terroriste sans jurés populaires — doit se tenir jusqu’au 26 septembre.

Les magistrats ont renvoyé ces femmes devant la juridiction pénale notamment pour association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes. Le dossier comporte aussi des chefs liés à l’absence d’accomplissement des obligations parentales pour Jennyfer Clain et Mayalen Duhart, qui ont emmené volontairement leurs enfants en zone de conflit.

Liens familiaux et parcours vers la Syrie

Fabien Clain avait notamment lu le communiqué de revendication des attentats du 13‑Novembre, sur fond de chants religieux de son frère. La cour d’assises qui les avait condamnés en 2022 en leur absence avait estimé que ce rôle était « essentiel pour diffuser et amplifier la terreur et attirer de nouveaux combattants ».

Selon l’acte d’accusation cité par l’AFP, Jennyfer Clain avait rejoint ses oncles après un mariage religieux à 16 ans avec Kevin Gonot, un prétendant choisi par Jean‑Michel Clain. Elle avait suivi son mari à partir de 2014 en Syrie, à Raqqa, où ce dernier était également devenu membre de l’État islamique.

En Syrie vivait aussi Christine Allain, aujourd’hui âgée de 67 ans. Ancienne éducatrice spécialisée réputée sans histoire, elle s’était convertie à l’islam quelques années auparavant. Autrefois sujette à la dépression, elle avait été initiée au Coran par son fils aîné, Thomas Collange (né en 1982), qu’elle considérait comme « le sauveur ».

Thomas Collange avait entraîné dans sa nouvelle foi sa compagne, Mayalen Duhart, rencontrée d’abord à l’adolescence au Pays basque, puis retrouvée à la faculté de Toulouse. Le couple Duhart‑Collange s’était rendu à plusieurs reprises en Syrie dès 2004, avant de s’y installer définitivement en 2014, trois ans après le début de la guerre.

Les magistrats relèvent que ces départs s’inscrivaient dans la poursuite d’un « itinéraire engagé depuis une dizaine d’années dans l’idéologie salafo‑jihadiste ».

Arrestations, rapatriement et charges retenues

Les trois femmes avaient été arrêtées en Turquie, dans la province de Kilis, frontalière avec la Syrie, puis expulsées et mises en examen à leur arrivée en France en septembre 2019. Elles étaient accompagnées de neuf enfants âgés de 3 à 13 ans. Leur interpellation mettait fin à deux années d’itinérance après la chute de Raqqa, période durant laquelle elles avaient suivi le groupe État islamique le long de l’Euphrate au gré des pertes territoriales face aux offensives kurdes.

Les juges d’instruction ont souligné que les trois mises en cause « se sont maintenues de manière durable » au sein de groupes jihadistes. Ils écrivent encore : « C’est bien en toute connaissance de cause » que la belle‑mère et ses deux brus ont choisi, « après l’instauration du califat, de rejoindre l’EI en Syrie », bénéficiant selon l’accusation de salaires ou de logements fournis par l’organisation.

Kevin Gonot et Thomas Collange avaient été arrêtés lors de la retraite de l’EI. Kevin Gonot a été condamné à mort en Irak en 2019.

Jennyfer Clain et Mayalen Duhart sont également poursuivies pour s’être soustraites à leurs obligations parentales, notamment pour avoir emmené leurs quatre enfants respectifs qui vivaient jusqu’alors en France « dans une zone en guerre pour y rejoindre un groupe terroriste, en les exposant ainsi à un risque important d’atteinte physique et psychologique » et « de graves traumatismes ».

Le procès, suivi de près pour son enjeu judiciaire et symbolique dans la lutte antiterroriste, permettra d’entendre les éléments matériels et les témoignages qui ont conduit au renvoi devant la cour d’assises spéciale. L’audience s’étalera sur presque deux semaines, jusqu’au 26 septembre, conformément au calendrier fixé par la juridiction.

Jugement Femmes Jihadistes | Daech | Paris | Terrorisme | Procès | Justice | France
source:https://www.huffingtonpost.fr/justice/article/qui-sont-les-trois-revenantes-de-daech-jugees-ce-lundi-a-paris_254817.html

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