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À la gare de Berne, les personnes en situation de handicap bénéficient d’un accompagnement personnalisé grâce à la SOS Bahnhofshilfe. Cette aide précieuse intervient plus de 30 fois par jour pour faciliter les déplacements des voyageurs nécessitant un soutien.
Marino, 29 ans, est un des accompagnateurs engagés par la SOS Bahnhofshilfe à Berne.
Un service de proximité pour les voyageurs en difficulté
Qu’il s’agisse d’un homme aveugle devant embarquer dans un train pour Bienne, d’une dame en fauteuil roulant arrivant de Soleure, d’une famille avec un enfant en situation de handicap en transit vers le Valais, ou encore d’un nouveau venu de Zurich cherchant où prendre le car postal, la SOS Bahnhofshilfe est là pour apporter un soutien adapté. Une équipe de huit accompagnateurs, dont Marino, étudiant et enseignant remplaçant à temps partiel, assure ces interventions trois fois par semaine.
«J’aime observer l’agitation de la gare tout en attendant calmement ma prochaine mission», confie Marino.
Des missions variées au cœur de la gare
Les demandes d’assistance sont diverses. Les personnes handicapées peuvent s’inscrire auprès des CFF pour bénéficier de l’aide à la gare. Lorsque Marino n’est pas mobilisé sur un accompagnement, il se déplace dans la gare pour offrir spontanément son aide aux voyageurs. Cela va de simples indications, comme la localisation d’un supermarché ou la voie d’un train, à un accompagnement plus personnalisé.
Fonctionnement et organisation
La SOS Bahnhofshilfe à Berne est gérée par l’association Pro Filia, active depuis plus de 125 ans à la gare. Ce service n’est pas directement intégré aux CFF, qui emploient leurs propres assistants pour aider à l’embarquement et au débarquement des passagers. La SOS Bahnhofshilfe va plus loin en accompagnant également les personnes vers la ville de Berne. Les CFF financent environ 85 % de cette structure et mettent à disposition des locaux à la gare.
Marino rapporte rarement des expériences négatives, si ce n’est parfois un manque d’attention des passants envers une personne aveugle qu’il accompagne. «Les rencontres et les petites conversations sont ce qui rend ce travail si enrichissant», explique-t-il. Certaines personnes font appel régulièrement à la SOS Bahnhofshilfe, créant même parfois des liens amicaux, tandis que d’autres ne croisent cette aide qu’une seule fois, durant un trajet.
Une aide encore trop peu connue
Marino est salarié de Pro Filia, qui gère aussi la Bahnhofshilfe à Bienne. Toni Hodel, 72 ans, responsable du service, souligne que beaucoup de voyageurs ignorent l’existence de ce soutien. «Nous pourrions faire davantage», affirme-t-il. Pour pallier ce manque de notoriété, les accompagnateurs circulent davantage dans la gare pour proposer activement leur aide.
En 2024, 11 717 contacts ont été recensés, soit environ 32 interventions quotidiennes. En 2023, ce chiffre était plus élevé (15 099 contacts), mais la hausse des commandes formelles des CFF, plus longues à exécuter, a limité les interactions spontanées. De plus, l’absence d’un bureau central à un point de passage stratégique de la gare limite les rencontres fortuites avec les voyageurs, un inconvénient que Toni Hodel espère voir corrigé en rapprochant les locaux des usagers.