Table of Contents
Le 28 juillet 2024, Mélanie de Jesus dos Santos vivait un moment difficile à l’Accor Arena Bercy, alors que son rêve olympique s’écroulait. La gymnaste, souvent réservée, ne pouvait retenir ses larmes après avoir été éliminée lors des qualifications des Jeux de Paris, victime de chutes et d’une pression écrasante. La multimédaillée aux championnats d’Europe et figure emblématique de la gymnastique française avait alors déclaré : *«J’ai juste envie de me cacher dans un trou».*
Un chemin vers la reconstruction
Après cette soirée cauchemardesque, Mélanie s’est faite discrète, ne prenant plus la parole en public. Son compte Instagram témoignait d’une mélancolie palpable. Cependant, récemment, à l’occasion d’un entretien avec *l’Equipe*, la gymnaste de 25 ans a décidé de sortir de son silence. Elle a partagé son ressenti face à un *«traumatisme»* lié aux Jeux et a décrit une *«ambiance bizarre»* au sein de l’équipe. *«On était impuissantes. On a subi, subi… Mais je ne peux pas être plus précise»,* a-t-elle expliqué, faisant référence à la suspension de l’entraîneur Nellu Pop quatre mois avant les Jeux, pour des faits présumés de violences.
Des silences éloquents
Agathe Breton, réalisatrice du court documentaire *Golden Soul*, évoque la puissance des silences dans le parcours de Mélanie. Ce documentaire suit la gymnaste dans sa Martinique natale, quatre mois après les Jeux. Derrière des images de carte postale, se raconte l’histoire d’un double exil : celui d’une jeune fille quittant son île à 12 ans pour Saint-Etienne, puis s’envolant à 22 ans aux États-Unis pour s’entraîner aux côtés de la légendaire Simone Biles. De retour chez elle, Mélanie fait un bilan de son parcours.
Redéfinir l’identité sportive
Dans *Golden Soul*, Mélanie s’autorise à jouer à la pétanque et à se libérer des contraintes de son statut d’athlète. Elle se dévoile en tant que jeune adulte, se distanciant du jargon sportif. *«On voulait briser ce schéma de l’athlète ultra-performant au détriment de l’humain qu’il y a derrière»,* explique Agathe Breton, également ex-footballeuse. *«C’est triste de voir à quel point la notion de plaisir dans le sport peut être oubliée.»*