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Universités américaines en alerte pour de nouvelles manifestations
Washington – Les étudiants américains retrouvent leurs campus, avec le début du semestre d’automne prévu après le jour férié du Travail, le lundi prochain. Ce retour fait suite à des mois de manifestations à travers les États-Unis, déclenchées par l’agression israélienne contre la Gaza et le soutien inconditionnel de l’administration Joe Biden.
À l’approche de la première anniversaire de l’invasion d’Al-Aqsa, et des élections présidentielles qui suivront d’un mois, de nombreuses universités ont déjà mis en place de nouvelles règles pour éviter les manifestations, les occupations, et certains actes de violence observés au printemps dernier.
Mesures et restrictions nouvelles
Les nouvelles politiques visent à renforcer le contrôle de tout ce qui se passe sur les campus, de nombreuses universités imposant des restrictions sur le moment et le lieu des manifestations. Parmi les exemples notables :
- Université de Columbia : La présidente, Nemat Shafik, a démissionné ce mois-ci, et l’université a instauré un système qui limite l’accès des non-étudiants et des visiteurs. Le nombre d’entrées et sorties a été réduit, et l’entrée est interdite à ceux ne possédant pas une carte étudiante.
- Université du Sud de la Floride : Une politique exigeant l’approbation préalable pour toutes les activités programmées a été adoptée, y compris la mise en place de panneaux, l’utilisation de mégaphones, ou l’installation de tentes.
- Université de Californie : L’utilisation de masques pour dissimuler l’identité est interdite, les chemins d’accès doivent rester dégagés, et les occupations de bâtiments universitaires sont interdites.
- Université George Washington : Les activités des groupes « Students for Justice in Palestine » et « Jewish Voice for Peace », deux organisations étudiantes pro-palestiniennes, ont été suspendues.
Des compromis avec les étudiants
De nombreux étudiants ayant participé aux manifestations au printemps dernier réévaluent leurs tactiques et stratégies face aux nouvelles restrictions. Plus d’un millier d’étudiants ont été arrêtés dans diverses universités américaines, accusés de crimes liés à l’obstruction des cours ou à la destruction de biens publics. Beaucoup ont été sanctionnés par une interdiction de cours pour un ou plusieurs semestre. Cependant, la plupart de ces accusations criminelles ont été abandonnées à l’université avec un simple suivi.
Bien que la plupart des manifestations aient été pacifiques, certaines ont été marquées par des violences et des perturbations de la vie académique. Certains étudiants, qu’ils soient musulmans ou juifs, ont signalé des intimidations ou des agressions physiques.
Dans certaines universités, les procureurs ont proposé des compromis, abandonnant les accusations si les « étudiants accusés » acceptaient certaines conditions. À l’Université George Washington, il a été rapporté que les étudiants sous accusation pouvaient voir leurs charges abandonnées en limitant leur mouvement sur le campus pendant six mois.
Nouvelles tactiques de protestation
Des étudiants de l’Université George Washington ont déclaré qu’ils prévoyaient d’entamer une nouvelle vague de manifestations contre le soutien américain à la guerre israélienne. Une étudiante, qui a demandé à rester anonyme, a mentionné: « Nous n’avons pas l’intention de ralentir. Nous agissons selon nos propres conditions et non celles de l’administration universitaire. »
Un autre étudiant d’origine arabe a ajouté: « Nous ne reproduirons pas les tentatives de sit-in à l’intérieur de l’université. Nous choisirons de nouvelles actions à des moments qui nous conviennent. » Plusieurs étudiants ont cependant exprimé des préoccupations quant aux répercussions possibles de leur engagement dans des activités de protestation.
En parallèle, la Anti-Defamation League, une organisation juive américaine pro-israélienne, a profité de la rentrée universitaire pour intensifier ses efforts de collecte de fonds. Dans un message à ses sympathisants, elle a déclaré que « c’est un moment effrayant d’être un étudiant juif » et qu’il est essentiel que les étudiants juifs se sentent en sécurité sur le campus.