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Dans un contexte où le climat, les conflits et les inégalités suscitent de vives inquiétudes, Jean Guilaine, spécialiste de la préhistoire, se penche sur les racines de la violence humaine en remontant au Néolithique, étape cruciale dans l’émergence des premières sociétés sédentaires. Son ouvrage souligne que la nature humaine n’a que peu évolué au fil des millénaires, révélant ainsi des similitudes frappantes entre les comportements d’hier et ceux d’aujourd’hui.
Une exploration des violences néolithiques
Dans son livre, Jean Guilaine examine les différentes formes de violence qui étaient déjà présentes entre 10 000 et 3 300 ans avant notre ère. Il évoque l’existence de véritables « pelotons d’exécution » et de mises à mort collectives. Les sociétés néolithiques connaissaient des règlements de comptes, des assassinats ciblés, ainsi que des rituels sanglants, dont les sacrifices humains faisaient souvent partie intégrante. Les corps étaient parfois outragés, mutilés ou exhibés comme moyen d’intimidation ou de domination.
Le thème du cannibalisme, déjà attesté chez Neandertal, est également soulevé par Guilaine, qui questionne sa présence chez l’Homo sapiens. Par ailleurs, certaines découvertes archéologiques semblent indiquer l’existence de tortures, avec des cas documentés de strangulation volontaire. Cette enquête offre une perspective troublante sur les origines de la violence humaine.
Réflexions sur notre humanité
Jean Guilaine, ancien professeur d’archéologie au Collège de France et membre de l’Institut, a également écrit plusieurs ouvrages marquants, tels que La Seconde Naissance de l’homme et Les Chemins de la protohistoire. Dans son dernier ouvrage, il pose une question essentielle : les humains d’aujourd’hui sont-ils si différents de ceux du Néolithique ?
Face à des défis contemporains tels que les dérèglements climatiques et les inégalités croissantes, Guilaine nous rappelle que de nombreux problèmes étaient déjà présents à cette époque. En effet, la violence, la domination et l’exclusion ne sont pas des nouveautés de notre ère, mais des comportements enracinés dans notre histoire.
Un miroir du passé
« Que retirer de ce parallèle entre aujourd’hui et le Néolithique ? Plus de similitudes que de divergences dans la façon de se comporter des humains. Comme si l’être préhistorique vivait toujours en nous. Autopsier le Néolithique, c’est donc un peu nous regarder dans un miroir », affirme Jean Guilaine. Son livre invite à une lucidité indispensable face aux erreurs passées et présentes de notre espèce.
En plongeant dans la préhistoire, Guilaine offre une clé pour mieux déchiffrer notre présent et envisager l’avenir avec une conscience renouvelée.