Table of Contents
Enzo, présenté à la Quinzaine des cinéastes lors du Festival de Cannes, est un film qui ne peut être évoqué sans penser à Laurent Cantet. Lauréat de la Palme d’or pour son œuvre emblématique Entre les murs, Cantet est malheureusement décédé avant le début du tournage. Son ami et coscénariste, Robin Campillo, connu pour 120 battements par minute, a pris le relais pour achever ce projet. Le film raconte l’histoire d’un apprenti maçon de 16 ans qui tente de fuir son milieu bourgeois en nouant une relation avec un collègue ukrainien plus âgé.
Une œuvre puissante et émotive
Il est difficile de ne pas penser à Laurent Cantet en visionnant Enzo, mais la force de ce récit solaire parvient à faire oublier l’absence du cinéaste. L’histoire, touchante et profonde, met en avant les personnalités des deux réalisateurs, créant ainsi une œuvre homogène et vibrante, enrichie par le travail du coscénariste Gilles Marchand.
Deux visions complémentaires
La filmographie de Laurent Cantet se caractérise par sa chronique sociale, comme l’illustre le rapport entre le jeune héros et ses parents, interprétés par Élodie Bouchez et Pierfrancesco Favino. De son côté, Robin Campillo apporte une dimension d’éveil du désir, en explorant l’attirance de l’adolescent pour un homme. Le cadre ensoleillé de La Ciotat sublime cette œuvre pudique, qui interroge la place du jeune homme dans le monde, tant celle qui lui est assignée que celle qu’il aspire à conquérir.
Une complicité artistique
La justesse des relations entre les deux protagonistes trouve ses racines dans la complicité qui liait les réalisateurs. Leurs visions artistiques complémentaires confèrent à Enzo une profondeur émotionnelle. Ce n’est pas simplement le fait qu’il s’agisse d’un film posthume qui suscite de l’émotion, mais bien la qualité cinématographique indéniable qu’il propose.