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Que deviennent les femmes déplacées à Gaza
Après presque dix mois de génocide israélien à Gaza, le nombre officiel des décès a dépassé 40 000. Bien que ce chiffre soit déjà choquant, il ne reflète pas les multiples formes de mort auxquelles font face les Palestiniens, qui ne résultent pas directement d’une balle ou d’une bombe israélienne.
Les conditions de vie à Gaza
Dans le « ghetto » où vivent les Palestiniens à Gaza, décrit par le président américain Joe Biden comme un « enfer indescriptible », les Palestiniens meurent de chaleur, de soif, de faim et de maladies causées par le siège dévastateur imposé au territoire.
Le récit d’Ensharrah
Parmi ces morts non comptabilisés se trouve Ensharrah, une femme palestinienne d’une famille de Badrasawī. Elle était mariée à un cousin de mon père, Abdel Fattah, et faisait partie intégrante de la communauté de réfugiés venant de Beit Daras, une village palestinien détruit par les milices sionistes en 1948.
Ensharrah n’était pas une femme ordinaire ; elle était un symbole de force, de courage et de générosité dans le camp de réfugiés de Khan Younès. Après le décès d’Abdel Fattah, qui est mort d’une crise cardiaque jeune, elle a élevé seule six orphelins : cinq garçons et une fille.
Un héros dans son quartier
Ensharrah était connue pour ses grandes compétences sociales et son sens de l’humour. Au cours de la première Intifada, elle a risqué sa vie à plusieurs reprises pour sauver des enfants de l’armée israélienne. Lorsqu’elle a sauvé mon frère Anwar, âgé de 11 ans, des griffes de l’armée, elle a été gravement blessée. Son acte de bravoure a été salué par toutes les femmes du camp, mais a laissé des séquelles sur son corps.
Avec le temps, ses enfants ont trouvé du travail, et Ensharrah a pu quitter le camp pour établir sa maison dans la région de Qarāra, à l’est de Khan Younès.
La vie en cyclique des guerres
Ensharrah continuait à être une figure affectueuse pour sa famille, faisant des blagues sur le jour où elle avait sauvé la vie d’Anwar. Malheureusement, avec la montée des attaques israéliennes, sa vie et celle de sa famille ont été méditées en désespoir. Lors du bombardement de sa maison, sa famille a fui vers le camp de Khan Younès près de l’hôpital Nasser.
Un système de santé en crise
Suite au siège israélien du complexe hospitalier en février, Ensharrah a dû fuir à nouveau, cette fois vers l’hôpital Al-Amal à Khan Younès. Son état s’est détérioré, nécessitant des dialyses fréquentes, mais atteindre le centre de soin était devenu de plus en plus difficile.
Les ambulances étaient rares et dangereuses ; ses enfants avaient besoin de recourir à des transports privés, y compris l’utilisation de chariots tirés par des ânes pour accéder aux soins médicaux essentiels.
La détérioration de l’accès aux soins
Alors que la situation continuait de se dégrader, Ensharrah a finalement été transférée à l’hôpital Nasser, qui avait subi des dégâts mais offrait toujours un semblant d’espoir. Cependant, les ressources médicales étaient insuffisantes, et la pénurie de soins a conduit à une dégradation rapide de son état.
Au cours du festival de l’Aïd al-Adha, elle a été admise en soins intensifs, où le manque d’équipement médical a conduit à son décès. Ses enfants ont partagé avec émotion la réalité insupportable de la vie dans les tentes, manquant de nourriture, d’eau propre, et faisant face à de graves conditions sanitaires.
Un tableau tragique de la santé à Gaza
Ensharrah est l’une des nombreuses victimes de la destruction délibérée des infrastructures médicales par l’État israélien. Les forces israéliennes ont attaqué les hôpitaux de manière répétée, laissant le système de santé de Gaza dans un état désastreux.
À ce jour, environ 350 000 personnes souffrent de maladies chroniques comme Ensharrah, mais après dix mois d’un « enfer absolu », le nombre de survivants reste incertain. Des estimations suggèrent que le nombre réel des décès pourrait atteindre jusqu’à 186 000.
Les implications et l’inaction internationale
En dépit des appels de la communauté internationale, des organisations médicales comme Médecins Sans Frontières et d’autres agences, les fournitures médicales et l’aide humanitaire continuent d’être entravées par Entité sioniste.
Il est inacceptable que le président Biden prétende vouloir mettre fin à la violence, tout en soutenant une opération militaire qui a causé des souffrances inimaginables à des millions de personnes à Gaza.