Table of Contents
Un tragique événement s’est produit à Milan, où un affrontement entre deux membres influents de l’ultra-culture du football a conduit à un meurtre choquant, révélant les profondes connexions entre le monde du football et la mafia calabraise.
Une rencontre tragique
Ce matin-là, Andrea et Antonio s’étaient embrassés comme deux frères au gymnase de la banlieue milanaise, où ils avaient l’habitude de se retrouver. Le 4 septembre, ils avaient même joué au football ensemble, comme en témoigne une photo postée sur Instagram. Après avoir discuté avec leurs camarades, ils montent dans la Smart d’Antonio. Soudain, un coup de feu retentit, suivi d’une lutte au corps à corps dans la voiture. Lorsque leurs amis accourent à la rescousse, il est déjà trop tard : Andrea poignarde Antonio à 21 reprises, dont 11 mortelles.
Les protagonistes du drame
Le tueur, Andrea Beretta, 49 ans, est un colosse de près de 2 mètres et l’un des leaders des supporteurs ultras de l’Inter Milan. Connu pour ses multiples condamnations pour violences et trafics, il a souvent défié son interdiction de stade, renforçant ainsi son image de chef charismatique et brutal. La victime, Antonio Bellocco, surnommé « Toto’u Nanu » ou « Toto le nain », était un héritier de l’une des familles les plus puissantes de la mafia calabraise, la ’Ndrangheta. Ce clan, ancré dans la plaine de Gioia Tauro, mène ses affaires à Milan et au-delà, étendant ses activités illicites sur tous les continents.
Conflit pour le contrôle
Ce matin gris, devant le gymnase où les ultras de l’Inter s’entraînent, s’est joué un duel pour un empire. Andrea et Antonio étaient deux figures trop importantes pour régner sur la Curva Nord, la tribune des fervents supporteurs de l’Inter, qui compte près de 8 000 personnes. Ils n’étaient pas prêts à partager les profits clandestins du stade Giuseppe-Meazza, également connu sous le nom de San Siro, devenu un terrain de jeu pour le crime organisé.
Enquête sur l’infiltration criminelle
Les autorités judiciaires milanaises surveillaient de près les deux hommes depuis plusieurs mois. Grâce à des techniques d’investigation sophistiquées, telles que l’écoute de véhicules et de téléphones, ainsi que l’installation de caméras discrètes, l’infiltration criminelle dans les virages des clubs milanais, l’Inter et le Milan AC, a été mise en lumière. Un raid policier mené le 30 septembre a abouti à 19 arrestations et à une quarantaine de perquisitions, touchant non seulement des figures ultras, mais également des entrepreneurs et un conseiller régional soupçonné de corruption. Cette enquête, baptisée « Doppia curva » ou « double virage », a profondément secoué le milieu du football milanais.
Un impact qui se propage
Depuis cette opération, les auditions se multiplient. Supporteurs, commerçants, membres du staff et même des joueurs sont interrogés pour évoquer l’influence croissante des leaders ultras. Les répercussions de ce drame soulignent l’interconnexion troublante entre le sport et le crime organisé à Milan.