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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment salué la signature d’un accord qualifié d’« équitable » avec les États-Unis concernant l’exploitation des ressources naturelles ukrainiennes. Parallèlement, une nouvelle frappe russe a touché la ville de Zaporijjia, causant près de 30 blessés.
Un accord « véritablement équitable » avec Washington
Volodymyr Zelensky a célébré un partenariat « gagnant-gagnant » conclu cette semaine avec les États-Unis, qui ouvre l’accès à l’extraction des minerais, du pétrole et du gaz en Ukraine pour les entreprises américaines. Cet accord prévoit également la création d’un fonds d’investissement commun entre Kiev et Washington.
Ce texte, signé après plusieurs semaines de négociations, présente des conditions nettement plus favorables pour l’Ukraine que celles des versions précédentes, jusqu’ici rejetées par un pays marqué par plus de trois ans de guerre contre la Russie.
« L’accord a changé de manière significative au cours du processus de préparation. Il s’agit désormais d’un accord véritablement équitable qui crée des opportunités d’investissements significatifs en Ukraine », a affirmé Zelensky jeudi soir.
Scott Bessent, secrétaire américain au Trésor, a souligné lors de la signature à Washington avec son homologue ukrainienne Ioulia Svyrydenko, la nature « gagnant-gagnant » de ce partenariat.
Des modalités avantageuses mais sans garanties de sécurité
Zelensky s’est également réjoui qu’aucune dette ne soit exigée de l’Ukraine pour les dizaines de milliards d’euros d’aide financière déjà fournies depuis 2022, contrairement aux attentes de l’ancien président américain Donald Trump. « Un fonds de reconstruction sera créé pour investir en Ukraine et y générer des revenus. Il s’agit d’un travail commun avec l’Amérique, dans des conditions équitables », a-t-il précisé.
Cependant, cet accord ne comporte pas de garanties de sécurité pour Kiev, une revendication forte du président ukrainien face à l’invasion et aux offensives russes depuis février 2022.
L’Ukraine détient environ 5 % des ressources minières mondiales, bien que plusieurs gisements restent inexploitables ou se situent dans des zones occupées ou menacées par les forces russes.
Un contexte diplomatique tendu
L’accord intervient alors que les négociations diplomatiques, menées par les États-Unis entre Moscou et Kiev, semblent au point mort. Le vice-président américain J. D. Vance a insisté sur la responsabilité des parties à « trouver un accord et mettre fin à ce conflit brutal ».
Le secrétaire d’État Marco Rubio a quant à lui évoqué la possibilité d’abandonner la médiation, arguant que d’autres enjeux mondiaux, notamment avec la Chine, revêtent une importance stratégique plus grande à long terme.
Nouvelle frappe russe à Zaporijjia : près de 30 blessés
Sur le terrain, les hostilités continuent. Dans la nuit de jeudi à vendredi, une attaque russe a touché des infrastructures civiles à Zaporijjia, dans l’est de l’Ukraine, blessant près de 30 personnes, dont un adolescent de 13 ans. Les bâtiments visés comprenaient des immeubles, une université et un atelier de réparation de locomotives.
Plus tôt, deux civils sont décédés à la suite d’une frappe au drone sur une zone résidentielle d’Odessa, dans le sud du pays, qualifiée d’« attaque massive » par les services d’urgence ukrainiens.
Volodymyr Zelensky a appelé à une « pression supplémentaire sur la Russie » afin de la pousser à négocier.
Dans les territoires ukrainiens occupés, une frappe massive de drones ukrainiens a frappé un marché à Olechky, dans la région de Kherson, causant la mort de sept personnes et en blessant une vingtaine d’autres. Vladimir Saldo, dirigeant local nommé par Moscou, a accusé l’armée ukrainienne d’avoir mené une « double frappe », tactique consistant à attaquer une deuxième fois une zone peu après la première attaque, visant notamment les secouristes.
Un cessez-le-feu unilatéral annoncé par Moscou
Alors que les négociations sont au point mort, le président russe Vladimir Poutine a décrété un cessez-le-feu unilatéral du 8 au 10 mai. Ce dernier coïncide avec un grand défilé militaire organisé à Moscou le 9 mai pour célébrer le 80e anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie, en présence d’une vingtaine de chefs d’État, dont le président chinois Xi Jinping.
Un précédent cessez-le-feu de 30 heures avait été ordonné en avril à l’occasion de Pâques, mais a rapidement été violé par les deux camps malgré une baisse temporaire des combats.