Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé qu’une pluie de missiles et de drones russes s’est abattue sur la capitale Kiev dans la nuit de vendredi, causant la mort de quatre personnes. De son côté, Moscou considère ce conflit comme une « question existentielle ».
Ces attaques surviennent après un avertissement du président russe Vladimir Poutine, relayé par le président américain Donald Trump, indiquant que le Kremlin riposterait à Kiev après que des drones ukrainiens ont détruit plusieurs bombardiers stratégiques lors d’attaques profondes sur le territoire russe.
Zelensky a précisé que trois membres des équipes d’intervention d’urgence ont été tués dans ces frappes à Kiev. Une quatrième victime est décédée lors d’une attaque dans la ville de Loutsk, dans le nord-ouest du pays.
Lors de son allocution filmée vendredi soir, il a expliqué que les pompiers et sauveteurs étaient arrivés sur le site de la première frappe lorsque celui-ci a été touché à nouveau par une deuxième attaque russe, causant la mort de ces intervenants.
Par ailleurs, il a indiqué que 80 personnes ont été blessées à travers le pays lors de ces raids qui ont ciblé plusieurs villes en plus de la capitale.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriy Yermak, a publié sur la plateforme X que la Russie a répliqué au cours de la nuit en lançant des attaques contre des civils ukrainiens, entraînant des dégâts importants, notamment des bâtiments résidentiels endommagés et des infrastructures énergétiques touchées.
L’administration militaire de Kiev a également rapporté que le réseau de métro a été perturbé suite à une frappe russe qui a endommagé les voies entre plusieurs stations, obligeant la compagnie ferroviaire nationale à rediriger certains trains en raison de dégâts sur les voies hors de la ville.
Des témoins ont signalé une série d’explosions retentissantes, dont la puissance a fait trembler les vitres à plusieurs kilomètres des sites bombardés. Un correspondant a également rapporté quatre explosions dans la ville de Kharkiv, à l’est de l’Ukraine.
« Question existentielle »
Le ministère russe de la Défense a indiqué que ses forces avaient attaqué des cibles militaires et des infrastructures liées à l’armée en réponse à ce qu’il qualifie « d’actes terroristes » ukrainiens contre la Russie.
La Russie a rappelé que le conflit en Ukraine constitue une « question existentielle », soulignant son importance capitale pour la sécurité et l’avenir national. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a déclaré lors d’une conférence de presse : « Pour nous, c’est une question existentielle, liée à notre intérêt national, notre sécurité, notre avenir, celui de nos enfants et de notre pays. »
Ces derniers jours, Moscou a menacé de répondre aux attaques ukrainiennes contre plusieurs bombardiers russes situés à plusieurs milliers de kilomètres de la frontière. Moins d’une semaine après ces attaques, l’armée ukrainienne a affirmé avoir frappé avec succès deux autres bases aériennes en Russie, dans les régions de Saratov et de Riazan, touchant notamment des dépôts de carburant.
Par ailleurs, Moscou accuse Kiev d’être responsable d’explosions ayant endommagé des ponts dans des zones frontalières le week-end précédent, provoquant la sortie de voie de trains de passagers, de fret et de contrôle, causant la mort de sept personnes. La Russie considère que cette action vise à saboter les négociations de paix entre les deux pays.
L’escalade militaire rend désormais peu probable toute amélioration de la situation malgré plus de trois années de conflit. Les appels à un cessez-le-feu immédiat ainsi que les pressions du président américain Donald Trump en faveur de négociations pour mettre fin à la guerre restent sans effet.
La Russie contrôle actuellement environ 20 % du territoire ukrainien, incluant la péninsule de Crimée annexée en 2014. Deux rounds de pourparlers à Istanbul n’ont pas permis de rapprocher les positions sur une trêve que Washington tente de promouvoir.
Depuis le 24 février 2022, la Russie mène une offensive militaire contre son voisin ukrainien, exigeant l’abandon par Kiev de toute adhésion à des alliances militaires occidentales, ce que l’Ukraine considère comme une ingérence dans ses affaires souveraines.