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Le système de retraite français serait menacé par un nouveau déficit, selon un rapport récent du Conseil d’orientation des retraites (COR), qui préconise un recul de l’âge de départ au-delà des 64 ans instaurés par la réforme de 2023. D’après ce document encore non officiellement adopté, le COR envisage de repousser l’âge de départ à 66,5 ans pour équilibrer les comptes publics, tout en soulignant que sans changement, le déficit se creuserait à long terme, atteignant 1,4 point de PIB en 2070.
Un déficit croissant et des pistes pour le rééquilibrage
Selon les analyses, le déficit prévu pour 2024 s’établirait à 1,7 milliard d’euros, soit 0,1 % du PIB, après trois années d’excédent. Cependant, le COR anticipe que, sans ajustements, le système serait structurellement déficitaire dès 2030, avec un besoin de financement de 6,6 milliards d’euros, et ce, jusqu’en 2070. Pour contrer cette tendance, il propose plusieurs leviers : modérer la progression des pensions, augmenter la contribution des salariés, faire payer davantage les employeurs, mais surtout, reculer encore plus l’âge de départ à la retraite.
Une proposition controversée
Le rapport évoque un âge de départ à 64,3 ans en 2030, puis 65,9 ans en 2045, pour enfin atteindre 66,5 ans en 2070. Ce scénario est vivement critiqué par les syndicats, qui dénoncent une orientation clairement favorable à un recul supplémentaire, sans réelle diversité d’options. La CGT, notamment, accuse Gilbert Cette, président du COR, d’être « sorti de son rôle » et, selon eux, de poursuivre une mission « commandée par Emmanuel Macron ».
Les critiques soulignent aussi que ce rapport, qui n’est pas encore adopté, apparaît comme un outil visant à légitimer le nouveau recul de l’âge annoncé dans la réforme de 2023, malgré un fort rejet Social. La question du financement du système de retraite reste au cœur des débats, avec des discussions en cours parmi les partenaires sociaux pour trouver une solution équilibrée.
Les réactions politiques et sociales
Les syndicats, notamment la CGT et la CFDT, ont vivement réagi à la fuite du rapport, l’accusant de biais et d’orientation néolibérale. La CFDT, par la voix de Yvan Ricordeau, critique la partialité du rapport, soulignant qu’aucune autre hypothèse n’a été retenue. La controverse pourrait exacerber les tensions dans le cadre des négociations en cours, alors que les partenaires sociaux se réuniront dans les prochains jours pour discuter de potentiels ajustements à la réforme.
Le contexte reste tendu, avec des divergences importantes sur l’âge de départ. La dernière réunion programmée pour le 17 juin pourrait marquer une étape décisive, alors que le gouvernement maintient sa position et que l’opposition, syndicale ou politique, réclame un retour à une réforme plus sociale et moins axée sur le report de l’âge.