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Après l’échec retentissant du Fyre Festival en 2017, devenu une référence mondiale d’escroquerie, Billy McFarland a tenté de se racheter cette année avec un Fyre Festival 2, prévu pour le printemps. Cependant, les événements ne se déroulent pas comme prévu…
Un nouveau départ au Mexique
Une plage à Playa del Carmen, au Mexique. Quatre hommes vêtus de blanc, avec l’océan turquoise en arrière-plan. Sur l’écran, Billy McFarland, en visioconférence. La première conférence de presse officielle de la deuxième édition du Fyre Festival, censée avoir lieu fin mai, s’est tenue le 27 mars dans un beach club, sans son créateur, retenu à New York par les exigences de son contrôle judiciaire. Des centaines de curieux·ses en ligne observaient avec un sourire moqueur, se demandant comment l’événement allait encore une fois se couvrir de ridicule.
Une vente de billets sous tension
Au début de l’année 2025, suivre l’organisation du Fyre Festival 2 semblait être comme observer un accident au ralenti. Malgré cela, les billets ont été mis en vente le 25 février, avec un quart d’entre eux déjà écoulés. L’échec du Fyre Festival originel, relaté dans deux documentaires (l’un sur Netflix, l’autre sur Hulu), est encore frais dans les mémoires.
L’art de vendre du vent
En 2017, Billy McFarland, alors âgé de 25 ans, avait organisé avec le rappeur Ja Rule deux week-ends de fête aux Bahamas pour des jet-setteurs, avec des billets allant de 1 000 à 12 000 dollars. L’événement, intensément promu sur les réseaux sociaux avec des clips peuplés de mannequins, se transforma en débâcle lorsque les invité·es arrivèrent et découvrirent un camping pour réfugiés inachevé et des repas en barquette, devenus viraux. Certaines personnes ont même dû patienter plusieurs jours pour être rapatriées.
En 2025, comme en 2017, Billy McFarland s’exprime avec le charisme d’un politicien, capable de parler longuement sans rien dire de concret. Son débit de paroles laisse imaginer comment il a pu convaincre les investisseurs de ses projets, qui incluent un réseau social éphémère et une carte de crédit exclusive avec un club privé. Néanmoins, malgré sa capacité à lever des millions de dollars, McFarland peine à mener ses projets à terme. Condamné à six ans de prison pour escroquerie, il en purgera quatre, avec une dette à rembourser de 26 millions de dollars.
“Je pense que l’idée du Fyre Festival était bonne, mais que j’ai merdé dans la façon dont j’ai essayé de monter le projet.” – Billy McFarland
Une quête de rédemption
Sorti de prison en 2022, McFarland se dit aujourd’hui avoir mûri. Il affirme se soucier davantage du pardon de ses proches que de l’opinion publique. Il commence à rembourser sa dette avec un rythme d’environ un virement par mois. En 2023, il déclare avoir réfléchi à la manière de réaliser correctement le festival avec “la bonne équipe, la bonne structure”. Un an et demi plus tard, il annonce Fyre 2, prévu du 30 mai au 2 juin pour 1 800 personnes uniquement, offrant luxe et divertissement.
Les billets sont proposés à des prix allant de 1 400 à 1,1 million d’euros, avec le “Prometheus ticket” incluant une villa de luxe et un accès VIP. McFarland espère rembourser 500 000 dollars de sa dette, soit 2 %.
Des doutes grandissants
Début avril, McFarland annonce avoir vendu un peu plus de 500 tickets, dont un “Prometheus”. Il vise un public de trentenaires dans la tech, prêts à lui faire confiance. Il a remarqué qu’après sa sortie de prison, certaines personnes le reconnaissaient et s’amusaient de son échec, ce qui lui donne l’idée de monétiser son histoire. “Nos fans, ou nos haters, ne savent pas si cet événement va exploser, et ça les amuse de voir comment cela va se passer”, explique-t-il.
“Triomphe ou débâcle, qu’importe, je veux que tout le monde vive l’expérience.” – Billy McFarland
Les signaux d’alerte
Mais, comme en 2017, les doutes refont surface. En février, le Guardian révèle que la municipalité d’Isla Mujeres n’a jamais entendu parler du festival. En avril, des médias signalent que Playa del Carmen n’a pas officiellement autorisé l’événement. Le 3 avril, la municipalité confirme qu’aucun événement Fyre Festival 2 n’a été “prévu ou enregistré”.
La réponse de McFarland ne se fait pas attendre, il publie sur Instagram les autorisations accordées, mais celles-ci ont été demandées tardivement. Alors que l’événement semble s’effondrer, les internautes proposent des noms d’artistes inédits pour la programmation. Le 16 avril, un e-mail informe les détenteurs de billets que l’événement est reporté et que de nouvelles dates seront annoncées.
Une dernière chance
Nick Lowe, un associé de McFarland, accuse la municipalité d’avoir accepté de l’argent et de s’être retirée. Dans ce contexte, McFarland annonce le 24 avril la vente de la marque Fyre Festival, affirmant que celle-ci a dominé les médias et les discussions depuis 2017. Il considère que “la marque est plus grande qu’un individu” et voit peut-être dans cette vente une solution pour rembourser sa dette.
Si le Fyre Festival ne renaît pas de ses cendres en 2025, il pourrait néanmoins marquer un tournant dans la perception de Billy McFarland, qui pourrait devenir le premier entrepreneur à vendre sa célébrité pour quelques millions d’euros.