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Le débat autour de l’âge de départ à la retraite en France reste fortement marqué par l’opposition entre les syndicats et le Medef, le principal représentant du patronat. Alors que le « conclave » destiné à préparer les futures réformes approche de sa clôture, le Medef maintient sa position ferme : il ne veut pas revenir sur l’âge légal fixé à 64 ans, une requête que les syndicats accusaient de bloquer la négociation.
Un contexte de tensions et de propositions divergentes
Depuis le début du processus, initié le 27 février et prévu à l’origine pour s’achever fin mai, les discussions ont été marquées par des départs précoces et des désaccords profonds. Les syndicats FO et CGT ont déjà claqué la porte de ces négociations, désavouant la ligne du Medef, qui affirme toutefois vouloir avancer sur d’autres problématiques, notamment l’usure professionnelle et la carrière des femmes.
Le Medef insiste sur la nécessité de préserver la réforme déjà adoptée en 2023, qui a repoussé l’âge légal de départ en retraite de 62 à 64 ans. Selon ses représentants, il est dans un « esprit de responsabilité pour notre pays » de maintenir cette limite, tout en proposant d’indexer automatiquement cet âge sur des critères démographiques et liés au marché du travail, s’inspirant des modèles européens. Aucune illustration chiffrée n’a toutefois été fournie pour appuyer cette proposition.
Les mesures concernant l’usure professionnelle et la carrière des femmes
Concernant l’usure professionnelle, le Medef se dit conscient des enjeux liés à la santé des salariés soumis à des conditions de travail particulièrement exigeantes. Il propose ainsi de revoir le dispositif du compte professionnel de prévention pour prendre en compte davantage de critères comme la manipulation de charges lourdes, les postures pénibles ou encore les vibrations mécaniques. Ces modifications visent à permettre à ceux dont les conditions de travail sont les plus difficiles de partir plus tôt, à partir de 61 ans, au lieu de 62 actuellement.
Le patronat souhaite également agir pour que la maternité n’impacte pas négativement le déroulement de carrières féminines. Il propose notamment de permettre aux femmes ayant acquis des trimestres liés à la maternité d’améliorer leur pension de retraite, en ajustant le calcul du salaire annuel moyen, qui serait désormais basé sur 23 ou 24 années au lieu de 25, afin d’augmenter leur niveau de pension. Pour financer cette mesure, la surcote parentale, instaurée par la réforme Borne, pourrait être supprimée, neutralisant ainsi le coût supplémentaire.
Les actors, en pleine eaux troubles
Le processus, marqué par l’absence de plusieurs acteurs syndicalistes et patronaux, se poursuit avec seulement cinq participants présents : le Medef, la CPME pour les petites et moyennes entreprises, ainsi que la CFDT, la CFTC, et la CFE-CGC représentant les salariés. La difficulté de parvenir à un compromis reste intacte, malgré les efforts de certains pour faire avancer la réflexion.
« Le Medef maintient sa position, refusant de revenir sur l’âge légal de départ à la retraite fixé à 64 ans, dans le contexte des négociations en cours sur la réforme des retraites. »